19.3.08

Nikolas Tantsoukes - Serie Orange

Sillonnant des sites de collagistes plus ou moins intéressants, je tombe sur le travail de ce styliste de formation, installé en Allemagne, et pratiquant l'art du photomontage avec un certain bonheur. Cliquez sur le titre de cette notule pour accéder à son site. Sa série d'intérieurs grandioses (cathédrales, galeries, bibliothèques), envahis par les eaux, est superbe !

"#1"
PaperCollage auf Karton
s/w und Farbe
Format: 21 x 15 cm
2006 / 08

"#2"
PaperCollage auf Karton
s/w und Farbe
Format: 21 x 15 cm
2006 / 08

"#3"
PaperCollage auf Karton
s/w und Farbe
Format: 21 x 15 cm
2006 / 08

"#4"
PaperCollage auf Karton
s/w und Farbe
Format: 20,5 x 14,8 cm
2007 / 01

6 commentaires:

losfeld a dit…

Jolie trouvaille! J'aime aussi beaucoup sa série d'interieurs inondés.

Anonyme a dit…

Magnifique!!!
Et ces personnages, étranges mais si touchants, et dont on a plutôt l'impression que ce sont eux qui nous regardent... "ça me regarde!"
Les intérieurs innondés sont fascinants, l'un me fait penser inévitablement à la merveilleuse bibliothèque du couvent des Strahov à Pragues... est-ce bien la même? Cela y ressemble sans être tout çà fait pareil, mais il y a plusieurs salles. Et du coup me revient en mémoire un petit texte tout à fait curieux écrit par un certain Prokop Voskovec, une plongée dans la forêt de mes souvenirs. Il y est question d'un homme excentrique qui vivait ily a pas mal d'années dans la banlieue Praguoise et qui, pour satisfaire son besoin de contact total, n'avait pas trouvé mieux que de se faire construire une maison dont toutes les pièces étaient en réalité des sortes de piscines reliées entre elles par un circuit aquatique qui fonctionnait par un système d'écluses et dans lequel il se laissait couler au gré de ses envies...
Difficile de savoir s'il s'agit d'une fiction ou d'une réalité, mais Prague est une ville si étonnante... Je vous transmet le texte si cela vous interrêsse, il est assez court. (un scan transmis en jpg)
Merci pour vos belles trouvailles.
Et puis tiens, vous avez ouvert les volets!? Il fait clair chez vous...

Martian Shaker a dit…

Oui j'ai ouvert les volets, comme vous dîtes si joliment ; et je veux bien recevoir ce texte intrigant. La proche Budapest, avec ses mille piscines, aurait-elle inspiré l'auteur ou le protagoniste dans la création de bassins privés ?

Anonyme a dit…

Voici donc ce fameux petit bout de texte que j'ai préféré recopier pour des besoins personnels...
Extrait de «Surtout ne pas se mouiller!» de Prokop Voskovec, paru dans Autrement H. S. n° 46, 1990.
«L'historiographie marxiste officielle, qui depuis plus de quarante ans filtre prudemment la chatoyante richesse des faits historiques, n'a évidemment pas même effleuré le thème des piscines pragoises. Entre autres, sans doute, parce que tout ce qui touche à la nudité du coprs humain sape en fait à la base la vision de l'Histoire fondée sur la théorie des classes, sans parler de l'évidente -et inquiétante- métaphysique de l'élément aquatique.
L'eau est en réalité l'unique élèment qui puisse envelopper le corps dans son ensemble et dans sa totalité. Le directeur de la première écluse pragoise, un certain Horteli Klapanek qui, au siècle dernier, passa ses meilleures années à chercher ce qu'il appelait le contact total -profondément déçu par l'amour où l'étreinte la plus étroite laisse de grandes parties du corps non touchées- a finalement, après avoir avoir testé en vain toutes sortes de matières (des années de travail avec le velours), trouvé l'eau. La maison qu'il s'est fait construire à la prériphérie de Prague, dans la vallée de Sarka, et que le maire a fait détruire après sa mort scandaleuse, pourrait constituer une piscine idéale, que je crois unique dans le monde entier. Le système de contacts total conçu par Klapanek mérite donc quelques mots.
Horteli avait fait fabriquer une valise étanche, de dimmensions correspondant à sa taille moyenne, et chaque fois qu'il éprouvait le désir métaphysique d'un contact total, il remplissait la valise d'eau, s'y laissait enfermer, puis véhiculer jusqu'à sa maison. Là, on introduisait la valise dans un monte-charge spécial qui la hissait jusqu'au grenier servant de réservoir d'où l'on déversait le propriétaire dans une anti-chambre, ou mieux dans une première piscine. Un mystérieux système d'écluses permettait ensuite à Klapanek de couler à son gré de pièce en pièce et d'étage en étage. Les chambres correspondaient à leur usage habituel, toute la différence était dans le fait qu'il s'agissait en même temps de piscines décorées avec goût. Ce qui fit scandale, c'était une piscine souterraine et secrète, conçue comme un caveau de famille. Après la mystérieuse disparition d'une aristocrate bourgeoise et de Klapanek lui-même, on découvrit des tuyaux conduisant au caveau depuis un bassin caché où l'on trouva des restes d'un dissolvant puissant. Klapanek, sans doute, s'était laisé dissoudre avec sa maîtresse, et ils avaient coulé ensemble dans les conduits du tout-à-l'égout municipal. En plus du fait que Klapanek appartient sans conteste à la riche gamme des personnages magiques dont prague regorgeait à l'époque, l'affaire fut exploitée politiquement.
...»

Il y en aurait des choses à dire sur le rapport à l'eau dans les pays de l'Est (je n'ose pas dire slaves). Je me souviens par exemple de Stasys Eidrigevicius (illustrateur et affichiste lithuanien) qui -lors de visites à Strasbourg- demandait avec une gourmandie non dissimulée s'il n'y avait pas quelques belles piscines urbaines (l'aspect collectif est important)... on lui indiqua l'antique établissement municipal et ses magnifiques bains romains (leur construction remontait aux années 1900 et des plumes), il fut parait-il emballé! (Il y a de quoi)
Tourisme aquatique...

Martian Shaker a dit…

Quelle curieuse histoire, qui commence en projet fantasque d'un obsessionnel du contact aquatique, sorte de Facteur Cheval d'un temple érigé à la vasque et à l'écluse intérieure (architecture assez infaisable d'ailleurs, il s'agit bien d'une fiction !) et qui se termine en apothéose de la dissolution : on est proche de certaines formes de spiritualité indo-asiatiques... et du fait divers sordide.
Klapanek avait inventé une forme inverse du caisson adiabatique, un lieu de fusion matricielle, d'aquathérapie avant l'heure....
Cela m'amène de fil en aiguille à un autre obsédé de matrices aquatiques, Yokoo Tanadori...

Anonyme a dit…

Très sympa chez vous. Belle découverte.