25.10.06

Oswald d'Andrea - Le temps (0-12-24)


Profitez des largesses de Spacedebris qui remet en partage une des plus belles pièces de son blog, un disque fascinant d'inventivité et de fraîcheur, rappelant quelque B.O. enlevée de Michel Legrand ou de Roger Roger.
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18.10.06

Paul Desmond - From the hot afternoon



Comparé aux pièces maîtresses de la bossa nova, ou du courant brazilian jazz, et à leurs interprétations fabuleuses, portées haut par Stan Getz – notamment (avec Astrud ; et Joao Gilberto, Charlie Byrd), on peut se demander en quoi From the hot afternoon n’est pas une redite. C’est que Paul Desmond a eu tout d’abord l’intelligence de renouveler son répertoire, évitant de se frotter aux classiques de Jobim (Desafinado, Girl from Ipanema, Tide, etc) déjà joués à foison par le maître de la bossa nova lui-même et ses émules. Ce disque emprunte à Milton Nascimento (Outubro, Gira Girou, Catavento, Canto Latino) et à Edu Lobo (To say Goodbye, Circles, Martha & Romao, Crystal Illusions) des morceaux moins connus. De plus, bien que la prise de son initiale fût réalisée auprès d’une formation réduite (alto saxophone, guitare, basse, batterie), une superbe orchestration (harpe, violon, violoncelle, clarinette, hautbois, cor) vient enrichir en overdub l’enregistrement originel, et témoigner du goût revendiqué de Desmond pour une certaine beauté classique. C’est là la seconde différence avec plusieurs des productions de jazz samba (et avec l’autre grand disque de Desmond dans la même veine, Bossa Antigua) : une sophistication instrumentale qui fait ressembler cet opus à un cocktail de jazz lounge, finement dosé par les arrangements de Don Sebesky. Voici des violons alternant envolées onctueuses et traits nerveux d’angustura, là des motifs flûtés, pétillant au milieu des arpèges de harpe ou des multiples percussions (Outubro). Le souffle soyeux et raffiné, presque roucoulant, du saxophone alto de Paul Desmond se dépose sur ce tapis musical avec une extraordinaire élégance. Précipitez-vous sur Martha et Romao qui débute en percussions chaloupées dans un pur jus exotica (5 secondes à sampler). Dégustez Crystal Illusions, une pièce exotico-jazz, au groove ravageur, où la voix éthérée de Wanda de Sah fait des merveilles. Le style de Paul Desmond est extrêmement séduisant, feutré, fluide, tout en nuances subtiles, et les fines lames musicales qui l’entourent lui font un accompagnement chatoyant : Edu Lobo (lui-même – à la guitare et au chant), Ron Carter (à la basse), Hubert Laws (à la flûte) ; enfin Airto Moreira aux percussions et avec un jeu de batterie tout en pépites de cymbales, qui diffusent un swing délicieusement communicatif et chaleureux.

Personnel : Paul Desmond Alto Saxophone ; Marky Markowitz (1-10) Trumpet, Flugelhorn ; Marvin Stamm (1-10, 16) Flugelhorn, Trumpet ; Paul Faulise (1-10) Bass Trombone ; Jimmy Buffington (1-10) French Horn ; Don Hammond Flute, Alto Flute ; Hubert Laws Flute, Alto Flute ; Stan Webb Flute, Alto Flute, Drums, Percussion ; Phil Bodner Saxophone, Clarinet, Oboe ; George Marge Saxophone, Clarinet, Oboe ; Lewis Eley Violin ; Paul Gershman Violin ; Charles McCracken Cello ; George Ricci Cello ; Jack Jennings Percussion ; Airto Moreira Percussion, Drums ; Don Sebesky Arranger ; Edu Lobo (6-7, 10) Guitar, Vocal ; Wanda De Sah (4, 6, 10) Vocal ; Dorio Ferreira (1-5, 8-9, 11-16) Guitar ; Ron Carter Bass ; Pat Rebillot (1, 3-16) Piano, Keyboards ; Margaret Ross (1-2, 4-16) Harp ; George Ockner (1-10) Violin ; Eugene Orloff Violin ; Raoul Poliakin Violin ; Max Pollikoff Violin ; Matthew Raimondi Violin
Sylvan Shulman Violin ; Avram Weiss Violin

When this album was produced in 1969, alto saxophonist Paul Desmond, who had become famous during his long tenure with pianist Dave Brubeck’s quartet in the Fifties and Sixties, had left that group and gone out on his own. With his laid-back, sensuous sound, his subtle and lithe rhythmic variations, Desmond was ideally suited to interpret Brazilian standards. The brainchild of Sergio Mendes — who had scored tremendous hits with his group Brasil ’66 — From the Hot Afternoon was provided a lush orchestral backing and settings by Don Sebesky, and rhythmic support by the great team of Ron Carter on bass and Airto Moreira on drums and percussion. The Brazilian Airto, with his soufflé of textured rhythms, is a perfect match for Desmond’s saxophone. And the guitars of Dorio Ferreira and Edu Lobo provide an ideal cushion for Desmond’s sly yet warm sound. Several of Lobo’s compositions are featured on the album, notably "Crystal Illusions," as are works by another emerging master of the era, a teenaged newcomer named Milton Nascimento.

The supporting cast is stellar and the material has been carefully chosen from the songbook of the Brazilian generation that followed the bossa nova masters like Antonio Carlos Jobim. But it is Paul Desmond’s dry-ice wit that holds everything together, giving a flavorful balance to the essential sweetness of the Brazilian pop sound. The saxophonist spins out this wryly gentle reverie on love and loss with deceptive ease.

Mémoires de guinguettes


Create Your Own!

Il faut courir acheter le très beau livre "Mémoire de guinguettes", illustré de gravures, paroles de chansons, tableaux de maîtres, publicités, pochettes de disques et cartes d'époque. Francis Bauby, Sophie Orivel et Martin Pénet retracent la vogue des guinguettes qui à la fin du XIXème siècle bordent la Marne et d'autres rivières de la région parisienne. Jean Dréjac nous raconte - entre guoguette et musette - comment le mot vient de "guinguet" un vin tellement aigre qu'il fait danser les chèvres". "Parfois huppées, les guinguettes furent le plus souvent caboulot, petit cabanon niché au fond d'une calanque, simple cabane en planche ou même paillotte pour mieux provoquer la curiosité. (...) Pourtant jusqu'à une époque assez récente, ce patrimoine n'a jamais suscité le moindre intérêt, au point que la plupart des vestiges ont été rasés au cours des années 1960 et 1970." Hormis les célèbres guinguettes "Chez Gégène" et "Le petit Robinson", il ne reste plus grand chose de cet art de vivre, cette atmosphère de bals, détente sous les saules pleureurs, fritures de goujons et d'ablettes, canotage bon enfant préfigurant l'ambiance des premiers congés payés à la fin des années 30, flirt à la java de "Casque d'or", entraînée par Gus Viseur ou "Nogent Eldorado du dimanche", par Marcel Carné.

Mémoire des guinguettes, Omnibus, 218 pp. accessible ici

15.10.06

Nana Mouskouri in New York - The Girl From Greece Sings



Ceux qui ont dit que Nana Mouskouri "était" ringarde se sont certainement trompés de temps, car si l'imparfait renvoie aux années 60, Nana Mouskouri in New York est la réédition en CD d'un disque magistral. En 1962, encore peu connue en Europe et a fortiori aux USA, Nana Mouskouri est invitée - par les pontes de Mercury et de Fontana (France) - à interpréter une quinzaine de standards de jazz. Des valeurs sûres, mais sous la direction exigeante de Quincy Jones, Nana va devoir réviser dur sa phonologie anglaise. Et puis le pari sur une étrangère inconnue était assez périlleux quand on connaît les calibres qui ont chanté Till there was you (Peggy Lee), Don't go to strangers (Etta Jones) ou Smoke gets into your eyes (The Platters). Avant d'entrer en studio, Nana passe trois semaines à arpenter les rues de New York et à s'imprégner de la ville, le soir elle va dans les clubs de jazz. Le résultat est là, ce disque est de la belle ouvrage, équilibré à tous points de vue, et le mérite n'en revient pas qu'à Nana Mouskouri. Il y a tout d'abord l'équilibre de l'enregistrement qui laisse la part belle au vocal, avec l'impression d'une pureté de gravure en DDD : la faute à Phil Ramone, l'ingénieur du son. Et puis la voix: un accent anglais devenu parfait, une nonchalance de diva, une intonation claire, par endroits alanguie (Hold me, thrill me, kiss me, The touch of your lips), avec quelque chose de mélancolique qui vous remue de l'intérieur. Autant le dire tout de suite, hormis les bonus tracks inédits : Almost like being in love, But not for me, et I get a kick of you, qui swinguent avec élégance, l'ensemble ne fait pas dans le fun. Peut-être parce que les notes graves de la contrebasse et les autres cordes donnent une coloration dramatique à un chant qui semble se déployer dans un air raréfié. L'équilibre est enfin celui des compositions, portées par un orchestre de jazz lounge discret. Tout à la fin des notes de la pochette, on découvre derrière les arrangements le nom de Charles Albertine, l'arrangeur des Three Suns, qui montre ici un talent subtil et dose avec parcimonie ses choix instrumentaux. Ce qui nous fait dire qu'il n'y a pas de hasard en ce bas monde. Exquis.

Mouskouri was first brought to the attention of American audiences in 1962 when Quincy Jones produced her first album in the U.S., The Girl From Greece Sings. Bob Dylan was so taken by Nana's performance at a 1979 concert that he wrote a song for her. Nana's "fan club" also includes Neil Diamond, Julio Iglesias and Harry Belafonte, who has toured with her in the United States and Canada.
The Girl From Greece Sings was reissued as Nana Mouskouri In New York to a surprised but positive response from jazz enthusiasts, who had been unaware the singer could handle the genre at all.

Art Brut #2 - Giovanni Battista Podestà


Create Your Own!

Giovanni Podestà (1895-1976) est un modeste ouvrier céramiste italien de la région des lacs du nord de l'Italie. Il réalise tout au long de sa vie des centaines des figurines en plâtre, objets peints et compositions, accompagnées de textes mystico-moralisateurs. Ses productions me rappellent les pièces bricolées d'artisans africains ou brésiliens, qui se servent de tout ce qui leur passe sous les mains pour réaliser avions, voitures, personnages, en canettes de Coca, bouts de bois, ficelle. Sortes de petites saynètes syncrétiques qui évoquent autant les crèches napolitaines que l'univers forain, ou ces objets de culte vaudou piquetés d'aiguilles et de clous. Mais en définitive ce qui me plaît le plus chez Podestà, c'est la couleur, un éclatement de tons primaires (primitifs ?), de verts, jaunes, bleus décorant des objets réalistes et naïfs, comme dans les anciens manèges. Ses oeuvres ont été collectionnées par Jean Tinguely à partir des années 50. On en retrouve de nombreuses à la Fabuloserie et il a fait récement l'objet de plusieurs importantes expositions.



Podestà was born in 1895 at Torre Pallavicina, a little village in Lombardy. His background was modest: his father died when he was a child and there was a large family to support (he had 12 sisters). In order to help the family, he left school at 10 and was apprenticed to a stonemason.

His experiences during the two world wars affected him deeply. When the First World War broke out, Podestà, then just 20 years old, was sent to the front. On his return home, he found it difficult to adjust to civilian life. He joined the carabinieri and was sent to Laveno, a small town beside Lake Maggiore, where he later worked in a large ceramics factory. In 1939, Podestà joined the army once again. This war, even more than the previous one, left him with deep and lasting moral scars.

A large part of his work was produced during the so-called ‘Italian miracle’ years (1950-1960), when the economy was developing at a rapid pace. Agrarian reform uprooted the social and technical structures of the northern Italian countryside. The rural society in which Podestà lived underwent a metamorphosis. People were wrenched away from their peasant culture, the links between nature and tradition brutally severed. Distanced from his community, excluded from his environment, uprooted and exiled, Podestà became the standard-bearer of protest at the extinction of his peasant ‘race’, the extinction of an entire symbolic heritage and its spiritual values.

6.10.06

Bernard Parmegiani - Pop'eclectic



Extrait de la chronique de Trimalcion sur le site GutsofDarkness / Link available thanks to Baron Samedi

"Pop'eclectic" (1969) est une suite de pastiches de musiques de film ou de génériques TV, passées au broyeur et rythmées par des boucles entraînantes ou des sons qui surgissent sans crier gare (avions, cantatrice d'opéra, cordes). Dans la même optique (et peut-être pour égaler le succès commercial de la "Messe pour le temps présent" de Pierre Henry et Michel Colombier ?), "Du pop à l'âne" (1969) présente un patchwork un peu fou qui fait se superposer la musique du Sacre de Stravinsky, du Quatuor pour la fin du temps de Messiaen, ainsi que bien d'autres classiques que vous pourrez vous amuser à identifier ou non, des rythmiques africaines, du piano classique, de la pop (j'ai noté la basse de "You're lost little girl" des Doors, par exemple), et d'autres choses encore, qui ne font pas forcément bon ménage. Enfin, c'est Michel Portal qui s'y colle dans "Et après" (1973), où il joue du... bandonéon ! Comme pour "JazzEx", Parmegiani sculpte sur bande des sons de l'instrument métamorphosés, qui se mêlent à l'improvisation en direct."

Bernard Parmegiani (Paris, France, 1927) started off as a sound engineer for French television (ORTF later known as RTF). Originally a mime during the four years studies at Lecoq & Decroux school, he joined the Groupe de recherches musicales (GRM) in 1959 for a two years master class. His first major work (Violostries) is composed in 1962 for a choregraphy performed for Théâtre Contemporain d’Amiens directed by Jacques-Albert Cartier.
His interests goes also live: he interacted during the seventies with jazz practitioners for improv sessions with french jazz fellows J.-L. Chautemps, B. Vitet or M. Portal. He went in London to perform live with The Third Ear Band.
Pop'eclectic is Odd-ball music concrete from this legendary French composer. This disc presents archival material from 1966-1973, thereby predating the pop cut-ups of Christian Marclay by a good bit. The four pieces here feature a patchwork of styles, at times fused with symphonic elements, or having free jazz musicians play over prerecorded tapes of electro-acoustic music. Important, influential, and a fun listen, too!

4.10.06

Art Brut #1 - Laure Pigeon




Chose promise... chose due. Voici donc ma première égérie de l'Art Brut. J'aime beaucoup Laure Pigeon. Ses dessins me sont apparus immédiatement comme des visions surréelles et improbables. On distingue ici un buste de femme au visage esquissé, gagné par des cheveux en plumes de choux (Dix Novembre 1961 - encre violette et bleue - 65 X 50 cm) ; là une forme vaporeuse qui semble s'épanouir dans un étalement de feuilles et pourtant le titre vient brusquer ces éléments végétaux, animaux ou fluides ! (Pierre, Collections du Musée de l'Art brut, Lausanne)
Ces dessins sont des oeuvres réalisées sous emprise médiumnique, phénomène que l'on relie au spiritisme en vogue à la fin du XIXème siècle, et dont Laure Pigeon(1882-1965) est une des figures marquantes.

"Parmi les artistes appartenant à ce mouvement, les plus connus sont Augustin Lesage, Laure Pigeon, Fernand Desmoulin, Jeanne Tripier, Madge Gill, Joseph Crépin, Marguerite Burnat-Provins, Hélène Smith, Josef Kotzian, Léon Petitjean, et d'autres… personnes a priori éloignées de toute activité artistique et qui ont commencé à dessiner, peindre et écrire sous une impulsion dictée de l'extérieur.

Ces artistes affirment être en contact avec un autre monde, celui des défunts, des êtres qui leur donneraient une marche à suivre. En examinant de plus près le parcours de certains de ces artistes spirites, quelques constantes se dégagent: ils affirment entrer en contact avec l'au-delà, ils se lancent dans un processus créatif fébrile, proche dans quelques cas de la transe, ils exécutent leur travail de manière spontanée et rapide, sans jamais hésiter sur le geste à accomplir. Cela donne des résultats étonnants, pour ne pas dire époustouflants. Le trait est sûr, net et précis. L'élégance et le raffinement sont au rendez-vous, la maladresse qui peut apparaître n'est jamais perçue comme un manque de talent. Si, la plupart du temps, ces créations sont abstraites, on y retrouve cependant régulièrement des compositions florales, des animaux ou des humains, occupant tout l'espace soumis à la main de l'artiste." Marielle Lefébure

3.10.06

Christophe Bourdin - Le fil


Malgré le peu de succès des propositions de découverte littéraire, je persiste !

"Qu'est-ce que la vie quand on n'a que 20 ans et qu'on apprend qu'on est séropositif ?"
Christophe Bourdin a réalisé il y a quelques années avec Le fil, son premier roman, un livre d'une justesse et d'une vérité rares. Le choix de construire le récit à la seconde personne du pluriel - que l'on n'avait peu vue depuis La modification de Michel Butor - vous projette dès la première page dans la vie de ce jeune homme semblable à tant d'autres hommes et femmes, mais déjà miné par la peur de la maladie, dont le lent travail vous apparaît tout doucement, comme ça, dans les choses de la vie. Le fil est divisé en 3 parties : Le temps des hypocondries (au passé), le temps de l'agonie (au présent) et le temps du rêve (au conditionnel). Cette dernière partie de la narration est sublime, confine à la poésie pure et j'aimerais en livrer quelques pages ce soir. Pour ma part je la lis en écoutant la B.O. composée par Simon fisher Turner et une pléiade de musiciens pour le film Blue, de Derek Jarman, sur le même sujet.
Sinon Bablablog en parle mieux que moi, suivez le lien au dessus.
Le roman Le fil est accessible : ici.




1.10.06

Conjunto 3D - Muito na onda


Comme ce disque est une petite merveille, qu'il n'apparaît pas sur des blogs ultra-pointus tels que Loronix ou Sabadabada, je me permets de le mettre en partage. C'est un exemple éclatant de la capacité brésilienne à intégrer et digérer toutes les cultures et les musiques du monde. Standards de jazz américain, titre de Francis Lai (Un homme et une femme), Conjunto 3D passe tout ça à la moulinette d'un swing extrêmement tonique et accrocheur, à la manière des productions samba jazz des années 60 (Milton Banana, Elza Soares, Zimbo trio, et tant d'autres que je vous recommande de découvrir sur les blogs cités plus haut).

En écoute le très swing : Watermelon Man
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Amazing Brazilian LP from 1967 which crams in bossa Latin versions of "When The Saints Go Marching In", "Un Homme Et Une Femme", Cole Porter's "I've Got You Under My Skin", Herbie Hancock's "Watermelon Man" and two Marcos Valle tunes plus more standards of the time.