30.11.06

Nubby Twiglet - Collages


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Nubby Twiglet est une artiste délicieuse ; photographe glamour, collageuse rétro et arty, je dirais que sa marque de fabrique est tout entière contenue dans un sens aigu du jeu entre les rayures, les pois, les carreaux. Voici quelques unes de ses pièces qui rappellent l'esthétique des années 60, avec ses motifs contrastés de noir & blanc, ses effets op'art, ses couleurs vives et quelque chose aussi d'une époque encore antérieure, comme un Raoul Hausman mais en plus sensuel ou alors les symboles de la mode et de la sensualité féminine traités à la façon des affiches de propagande !

23.11.06

Johnny Frigo - Collected works


De formation classique, Johnny Frigo débuta en jouant du violon et du tuba, puis s'adapta avec brio à la basse à cordes (ce dernier instrument supplantant très souvent le tuba dans les sections rythmiques des années 40) si bien qu'il devient une pointure de la stringed bass dans les milieux du jazz à Chicago, jusque dans les années 70. On redécouvre aujourd'hui avec " Collected Works " une face peu connue de ses talents, liée à la danse. A la fin des années 60, la femme de Johnny Frigo pratique la danse jazz auprès du chorégraphe Gus Giordano. Ce dernier est à cette époque frustré par la piètre qualité des disques du moment dédiés aux techniques de danse et par le fait de ne pouvoir disposer en live du substrat musical dont il a besoin : un jazz funky, très percussif, dans un accompagnement vivant et interactif avec ses danseurs. Aussi crée-t-il son label (Orion) et demande-t-il à Johnny Frigo de concocter des pièces sur mesure pour ses étudiants et de les faire jouer en direct. Le principe : batterie et percussions - principalement des bongos - maintiennent une structure rythmique puissante et souple, les mouvements des danseurs guidant les échappées solistes du saxophone, de l'orgue et de la basse. Quelques disques sont ainsi gravés, mêlant des standards - Walk from Regio's (I. Hayes), Eye of the needle (L. Schifrin), Them changes (G. Miles) - et des créations en duo avec Giordano lui-même ; tous ré-arrangés pour faire la part belle à des échappées instrumentales mimant les figures libres et solos des danseurs. The happening comme Apollo, deux des titres les plus réussis, glissent sur des clapotis de bongos, construisant un groove pépère et pourtant ravageur. Le premier s'ouvre sur une suite de courts solos : de fines touches d'orgues, un piano élégant sautillant dans les aigus (Dick Marx), un saxophone ample et sensuel (Mike Simpson). Le tour est joué : 3 mn de pur plaisir. Apollo distille d'entrée une coloration plus funk, avec basse à cordes et bongos qui marquent un tempo implacable sur lequel l'orgue brode un dialogue subtil avec le jeu varié et accrocheur des percussions, l'ensemble évoquant un Reuben Wilson latinisé. L'excellence musicale du couple Giordano/Frigo est tout entière condensée dans ces arrangements léchés, cette clarté des échanges instrumentaux, qui leur permet de déployer une sonorité extrêmement lisible, attractive et sans surcharge. Il suffit d'écouter Do whatever sets you free pour s'en convaincre. Une attaque imagée : claquements de mains et cris, on imagine les danseurs entraînés par les percussions dans une revisitation de danse ethnique ; mais le titre intrigue et séduit par sa capacité à se couler dans un funk tonique qui occulte rapidement la composante primitive. Si chacun des morceaux est un petit bijou chatoyant, ciselé par les percussions, c'est aussi que cette compilation écrème 14 titres extraits d'albums différents, afin de restituer le meilleur de la palette musicale abordée durant ces cours de danse. " Collected Works " est à ranger dans la grande famille des trésors vintage de latin funk et de soul jazz, aux côtés des Invaders, El Chicano, Chakachas, Mickey & the Soul Generation, pour ne citer qu'eux, mais dont il faudra aussi bientôt vous toucher deux mots.

4 titres en partage, donc, pour apprécier ce monstre des cours de danse :
- Gazebo
- The happening
- Do whatever sets you free
- Apollo

Frigo composed and recorded albums from the late 1960s through to the early 1970s for Giordano and his Chicago-based Orion record label. Giordano set up the label to provide music for dance classes. The music was required to be heavy on percussion and rhythm, so Frigo filled Giordano's classrooms with a mad mix of rock, jazz, Latin, and funk to move to. If only school was always that good!

Back then records were used to provide musical background- so there are original Orion albums floating around collectors and second-hand vinyl stores- but naturally they are extremely hard to find. Fortunately the Luv N' Haight core vinyl-collecting crew were able to unearth the whole Orion collection with the help of Joe Bryl (or Chicago's Funky Buddha club) and Gus Giordano's son Mark. Once the catalog was completely tracked down the Ubiquity crew, along with DJ Egon (chief rare groovester at Stones Throw Records) and Cool Chris (purveyor of rare vinyl sounds at San Francisco's Groove Merchant Record Store) boiled down the albums to a list of their favorite tunes.
"Collected Works" features the hip cool-jazz sound of "Gazebo", the raw-funk cover of "Scorpio", and more than your fair share of drums, odd sounds, percussive excursions and a couple of rare groove monsters all just waiting to be sampled.


Personnel: John Frigo (violin, bass); Mike Simpson (tenor saxophone, flute); Cy Touff (bass trumpet); Vic Val (tenor saxophone); Dick Marx (piano); Herb Elllis (guitar); Ray Brown (bass); Phil Faieta, Norm Jeffries (drums).

21.11.06

Welcome Nikita !

Saluons l'arrivée de Nikita, qui oriente les notules de Martian Shaker avec d'autres idées et une autre curiosité sur des démarches atypiques et intéressantes.

Aspen – documentaire de Frederick Wiseman ( 146’, 1991)

Le réalisateur américain Wiseman décrit ici la vie de cette station de ski du Colorado durant l’hiver, en s’attachant à montrer les moments de loisirs de la classe aisée américaine et les moments de travail des habitants du coin.
De courts tableaux offrent le spectacle de skieurs en pleine action ou profitant du soleil, d’un pisteur appelé à intervenir sur un accident, de pompiers fêtant un départ à la retraite, de ce jeune couple qui se marie dans une montgolfière, de ces esthéticiennes massant, polissant, vernissant les mains de leurs clientes à manteaux de fourrure, ou de ces mêmes clientes occupées à profiter des soldes sur les santiags et les blousons chez ‘Boogie’s Diner’.


Si le choix des sujets reflète le regard du réalisateur, la diversité des situations et l’absence de tout commentaire permettent au spectateur de se faire sa propre idée.
Plutôt que de réaliser des interviews, le documentariste pose sa caméra au détour d’une piste ou dans un dîner, et nous donne à voir, tout simplement, la femme enchaînant quelques virages malhabiles, les vacanciers dansant en plein air au rythme des congas ou le chirurgien expliquant pourquoi la chirurgie esthétique est si appréciée des patients maintenant, photos ‘avant-après’ à l’appui.
A l’aise dans tous les milieux, on voit des adultes prendre un cours de peinture auprès d’un prof goguenard, au milieu d’une villa où trône la série des ‘Mao’ de Warhol, puis l’on descend au fond de la mine, accompagner des mineurs pendant qu’ils extraient le charbon et le déversent non loin des skieurs…

Enfin, au-delà de ces incursions dans les cercles ‘aspéniens’, Frederick Wiseman nous dresse le portrait d’une certaine Amérique, puritaine et en quête de sens, qui semble trouver dans la spiritualité et la religion le salut de tous ses maux, qu’on voie un petit groupe pratiquant la méditation, un groupe de vacanciers bronzés discutant de ‘la nécessité du divorce, est-ce un péché ?’, ou enfin une assemblée de tous âges écoutant le discours du prédicateur à l’église du coin.
Pour les Parisiens tentés de profiter de ce regard unique sur la société américaine, rétrospective Frederick Wiseman au Centre Georges Pompidou jusqu’au 26 novembre 2006, et à la Cinémathèque française jusqu’au 2 décembre.


With Aspen (1991), documentary filmmaker Frederick Wiseman shows the daily life in the community of Aspen, a skiing paradise in the middle of Colorado.
With short scenes on the daily activities of both holidaymakers and workers, we are following these people, whether they are skiing, taking the sun or working.
Instead of interviewing people, Wiseman chooses to place his camera on the border of slopes, and shows us the woman sliding with difficulties or the people dancing at the rhythm of congas.
The next scene will be during a dinner where a surgeon explains why plastic surgery is so beneficial to patients, with numerous ‘before and after’ pictures. Or it will be us following minors while they extract coal and pour it along the slopes, or perhaps firemen celebrating the retirement of one of them, or the rat rack while it prepares slopes at night for the day after.
Using these scenes to show American society today, Wiseman demonstrates also the role of religion in this country, whether we see a group of sun-tanned people discussing the necessity of divorce, and if it’s a sin or not, or when we discover numerous people, all ages, attending a predicament in the local Church.
For those who would have the opportunity to see it, there’s a Wiseman festival in Paris, at la Cinémathèque Française (until 2d Dec. 06) and at Centre Georges Pompidou (until 26th Nov).

20.11.06

Kenzo Saeki - Madfrench Japanese


Né à Chiba au Japon ce jeune chanteur-producteur-compositeur commence sa carrière à la fin des années 80 au sein du groupe « Halmens » et contribue à deux albums aujourd’hui cultes ! L’année suivante, il compose pour Maki Nomya (des légendaires Pizzicato Five, soit le plus grand groupe japonais souvent comparé à Telephone dans un autre style musical). Par ailleurs, il est l’instigateur de nombreux festivals et surtout le principal organisateur d’évènements autour d’artistes français comme Serge Gainsbourg…
Toujours à l’avant-garde musicale, liant sa passion pour la chanson française et un sens inné des arrangements, Kenzo réunit finalement ses nouvelles versions de superbes titres de Nino Ferrer, Serge Gainsbourg au sein de cet album étonnant (dont quelques extraits comme « Le poinçonneur des lilas » figurent déjà sur des compilations lounge très hip comme « Villa Mogador »).

Tokyo's Kenzo Saeki started his antics in the forbidden zone with The Halmens back in 1980 when the New Wave Era started. Working with such notables as Maki Nomiya (Pizzicato Five), Ryuichi Sakamoto on the Neo Geo album (YMO), Pearl Bros, and Kubota, Saeki chan has covered a lot of musical ground. He is fond of Nino Ferrer and Serge Gainsbourg'music. Let's enjoy his weird renditions of these french swinging standards.

18.11.06

Michel Legrand - Continent Perdu B.O.



Continent Perdu, un score oublié qui nous ramène à l'univers des traditions insulaires, agricoles, musicales et religieuses de l'Indonésie du milieu du XXème siècle, avec ce film-documentaire qui obtint le prix spécial du Jury au festival de Cannes en 1955. Continent perdu (Continente perduto) est une réalisation italienne de Leonardo Bonzi, Mario Craveri, Enrico Gras et Giorgo Moser. La musique, d'Angelo Francesco Lavagnino, dirigée par Michel Legrand, crée une douce ambiance exotique, peut-être moins accrocheuse que les jungleries de Martin Denny mais avec un esprit plus intimiste, une instrumentation moins exubérante. Centré sur des cordes toutes classiques, le style mêle des voix lyriques à quelques influences ethniques ; l'ensemble est parfaitement réussi ; un peu comparable au délicieux Bora bora de Piero Piccioni.


Three directors collaborated on the Italian documentary Continente Perduto. The "lost continent" of the title is Asia, specifically Indonesia, here lovingly photographed in Ferraniacolor by Mario Craveri, Giannni Rafaldi and Franco Bernetti. Highlights include a Cantonese wedding aboard a floating junk, the annual wheat and rice harvest, the animal-sacrifice rites at the rim of a volcano, a ceremonial chariot race, and a bevy of Balinese dancers. Though there's no story to speak of, the film has the rhythm and pace of a "continuity" picture. Continente Perduto was the winner of a Special Jury Prize at the Cannes Film Festival.

17.11.06

Art Brut #4 - Damian Michaels




Les dessins de Damian Michaels sont actuellement exposés à la Halle Saint-Pierre à Paris, dans le cadre de l'exposition "Australian Outsiders", qui présente au public français une sélection de pièces provenant d'artistes contemporains, inscrits eux-aussi dans ce courant dit d'art brut, qu'on appelle "raw art" ou 'outsider art", dans le monde anglo-saxon ; où l'éligibilité des oeuvres et notamment des artistes au titre de ce courant ne suit pas strictement l'ensemble drastique de critères imposés il y a plus de 50 ans par Jean Dubuffet. Ce qui est le cas de Damian Michaels, relativement bien inséré dans un milieu artistique et créatif, loin de la "folie" d'une Aloise ou d'un Adolf Wolfli. Damian Michaels réside à Melbourne, en Australie, où il partage son temps entre sa vie professionnelle, ses activités d'agent artistique, de créateur, d'animateur et éditeur d'un magazine consacré à l'art visionnaire (Art Visionnary). Il n'en est pas moins porteur d'une expérience mystique qui a bouleversé sa vie et d'une approche obsessionnelle du dessin.

Damian Michaels est né en 1969 à Petersburg (Etats-Unis) où il connaît une enfance nomade rythmée par les déménagements dans les différents états du pays causés par la profession de son père, concepteur de logiciels pour des avions militaires. Dans les années 1970, sa famille s'installe enfin dans la baie de San Francisco. En 1977, il est marqué par la mort de sa cousine et par une expérience troublante où il lui semble être transporté hors de son corps et où un flash lui révèle ce que sera sa vie future.

À l'âge de 18 ans, il exerce différents métiers (agent de sécurité, magasinier, employé de bureau) pour s'assumer financièrement. C'est à cette époque qu'il commence à dessiner de manière obsessionnelle et automatique. Il émigre définitivement en Australie en 1994 où il se marie. Il expose ses œuvres pour la première fois en 1993, grâce aux encouragements de son ami, artiste lui aussi, Robert Schick. L'univers qu'il dessine, principalement la nuit, est visionnaire, symbolique et religieux. Cette ferveur mystique est servie par différentes techniques : encre de Chine, peinture, crayon, stylo, avec une étonnante précision du trait et beaucoup d'attention portée aux détails. Ces images, qu'il dit recevoir des forces occultes dont il se fait l'interprète, nous emportent dans un monde où se côtoient le visible et l'invisible et nous confrontent aux forces cachées qui nous régissent.

Son esthétique emprunte la vivacité des couleurs, les formes ondulantes, le jeu hallucinatoire et les coulures des dessins psychédéliques illustrant les affiches de concerts du Fillmore à San Francisco (notamment mes préférés Victor Moscoso et Wes Wilson). Mais cet envahissement de ramifications pareilles aux branches d'une terrifiante forêt lovecraftienne, ces visages comme couverts de motifs shamaniques, aborigènes en partance pour l'ère du rêve ? Quelle merveille ! !

10.11.06

Joey Altruda - Cocktails for Joey


Si la pochette présente un érotisme un peu mièvre et un nom d'une créativité égale à 0 elle n'en cache pas moins un opus de lounge & jazz de très bonne tenue. Si, si, Joey Altruda reprend le flambeau des Mancini, Schifrin, Jobim, Esquivel et Denny pour la veine exotica de "Tropical espionage" pleine de cris d'oiseaux et de percussions des îles - : arrangements luxuriants, cuivres élégants, mambo pur jus. Car il faut savoir que cet album constitue en fait un hommage aux musiques des années 50, sorti en 1995, et préfigurant le revival pour l'easy listening. Revival où le devant de la scène a été occupé par des groupes tels que Combustible Edison ou Pizzicato 5. Ce disque, peut-être justement à cause de sa pochette médiocre (je ne parle même pas du verso !), est passé à la trappe. Il était temps donc de redonner un coup de projecteur à cette pièce, la meilleure d'Altruda du reste, qui ravira les néo-loungers.


This 1995 entry in the lounge revival is a real sleeper. While Combustible Edison and others generated more national attention, Altruda put together a recording that relies less on retro-kitsch and more on sophisticated arrangements and fine playing. Henry Mancini is an obvious touch-point for this effort, with the maestro's "The Brother's Go To Mothers" (originally featured as incidental music in 1959's Peter Gunn television series) providing a superb organ-led workout. Altruda's own "A Martini for Mancini," is a worthy bossa-nova homage to the master, featuring lively vibes, flute and Hammond B-3, accompanied by a swanky, swirling horn arrangement.

Altruda's originals feature elements of several '50s masters in addition to Mancini. The latin sounds of Perez Prado, and the inventive arrangements of Juan Garcia Esquivel are obvious influences, as are the soundtracks of Ennio Morricone and Nino Rota, and the exotica sounds of Martin Denny and Arthur Lyman. The opener, "Tropical Espionage" blends the bird calls of Denny with a sophisticated horn chart and a bird-like flute lead. "Remembering Jobim" features the Stan Getz-inspired saxophone of Doug Webb and a melody mindful of Antonio Carlos Jobim's classics.

The oft-covered "April in Portugal" (nearly a standard of loungecore, with covers by Esquivel, The Three Suns, Enoch Light, Les Baxter, Perez Prado, Ray Anthony, Bert Kaempfert, and many, many more) adds a bit of rock 'n' roll to the bossa nova beat, while "Mambo Bardot" drops the tempo for a slow, mysterious dance befitting it's original setting in the film "And God Created Woman." Cy Coleman's theme for Hugh Hefner's "Playboy After Dark" television program features the superbly cool piano stylings of Red Young and fine sax from Doug Webb and Plas Johnson. Finally, Jackie Gleason's "Melancholy Serenade," best known as the theme for "The Honeymooners" is re-imagined as a cha-cha.

4.11.06

Art Brut #3 - Aloise

Etrange destin que celui d'Aloïse Corbaz, qui aperçoit l'empereur Guillaume II, en 1913, au chateau de Postdam où elle était gouvernante. Elle adresse aussitôt des lettres d'amour enfievrées à l'empereur, lettres qui la condamnent à une hospitalisation à vie.
Elle devient repasseuse, à l'asile de La rosière, en Suisse, et se réfigue dans un monde onirique et hallucinatoire, dessinant sur ce qu'elle a sous la main, papiers d'emballage, de café, ces visions sensuelles de déesses de fertilité, grâcieuses, offertes à la cour des rois, ces femmes nourricières, tout en poitrines, courbes fécondes et tailles de guêpe, ventres cachant des êtres minuscules, chevelures de laine bouillonnante, et ces yeux étranges, lacs de cobalt ou lunettes d'eau ?






Cette vitalité de formes et de couleurs, l'épanouissement sensuel des corps dessinés par Aloïse, a fait dire à Jean Dubuffet "La seule manifestation vraiment resplendissante, dans la peinture, de la pulsation proprement féminine."

Bachelors from Prague - The essentials

Ce combo, originaire d'Adélaïde en Australie, a beaucoup tourné dans son pays natal, très peu en Europe et aux US. D'où son passage relativement inaperçu, et c'est à un bon conseil d'un vendeur de la FNAC que je dois la découverte de cet album, compilation de titres extraits de 2 disques, Energetic Cool (87) et Birth of the fool (89). "The Essentials" mêle l'énergie punk-rock des années 80 au jazz vocal mélodieux du crooner Henry Maas. Un vrai bonheur, qui se réécoute sans rides plus de 15 ans après.



Personnel :
Russell Cooke (drums), George Friml (bass), Henry Maas (vocals), Andrew Philipp (saxophones), Jeff Raglus (trumpet), Tommy Roberts (guitar), Justin Stanford (percussion), Bruce Haymes (Keyboards.

Track listing : rip from 1 to 10
1 Golden Arm
2 Tightrope
3 Killin' Time
4 Go
5 Walking the Streets
6 The Irvin Rockman Affair
7 Outsider
8 Creature of Habit
9 It's a Lie
10 Trouble
11 Get Smart
12 Great
13 Citizen Cane Toad

Neverending


J'aimerais signaler la sortie du premier numéro de Neverending (éditions Jhon), un nouveau magazine bilingue français / anglais, consacré à l'art, la création sous différentes formes et l'édition.



La profession de foi de l'édito - ci-dessus - va bien avec l'esprit de Martian shaker, on s'en doute. Mais au-delà, j'ai été très agréablement surpris par la bonne tenue des contenus, l'équilibre entre rédactionnels et visuels, et j'ai fait des découvertes d'artistes et de créations jubilatoires.

Sommaire
— Portfolio
— Les contes muets de Mïrka Lugosi
— Hout Auto de Joost Conijn
— Kriki, le punk de la peinture
— Matt Rota, mondes en ruine...

— Collector
— Rencontre avec Annie et Didier Grandsart
— Interview avec Guillaume DG, Intime collection

— Observer
— L’image mise à jour par Sylvie Boulanger

— Editor to Editor
— Interview avec Éditions Chez Higgins
— Interview avec Angelo Cinîmele
— Interview avec This is a magazine

— Fiction
— L’enlèvement par Raphaël Neal,
— Simon de la Porte, Jean-Marc Rabemila
— L’éponge par Nicolas de la Porte
— Roman photo par Nicolas Nakamoto,
— Éric Camus, Stéphane Argillet (France Fiction)

— Portrait
— Pierre Bourgeade : Entre Sade et sexe...
— Franck et Olivier Turpin, Body double

— Cinéma
— Pierre Charles, Fanéditeur par Christophe Bier

— L’oreille
— Satanicpornocultshop par Franck Stofer et Luc Meier
— Crépuscule girls par David le Simple
— Mapping par Olivier Sallerin

— Fan de
— Michael Franks par Nabi Lim

— Respiration
— Archiflex par Laurent La Torpille



Qu'on en juge, la revue attaque par un portrait de Mïrka Lugosi rédigé par Gilles Berquet (photographe talentueux de l'esthétique SM et bondage) et accompagné de reproductions de ses dessins sexuellement étranges, à la fois naïfs et surréalistes.


Create Your Own!

Je m'émerveille ensuite de découvrir les tribulations d'un artiste néerlandais, Joost Conijn, qui décide de fabriquer une véritable voiture en bois, de la monter sur roues, de l'alimenter par un poêle à bois et partir sur les routes de campagne avec un permis de conduire dessiné à la main lorsqu'il était enfant : "Grâce au poêle arrondi à l'arrière de la voiture, la poésie pratique et poétique de la "voiture-bois" s'affirma comme un symbole. Afin de l'alimenter en carburant, le conducteur devait s'arrêter régulièrement, retirer des bûchettes du tas empilé dans la remorque et les jeter dans le poêle incandescent. (...) Le conducteur ramassait du bois mort le long de la route et le fendait en brindilles à l'aide de sa hache. Le trajet naturel d'une telle voiture-bois n'emprunte pas les autoroutes rapides de l'Europe de l'ouest, mais les chemins de traverse boisés et en grande partie sauvages, de l'Europe centrale et de l'Europe de l'est. Des régions où les gens vivent encore à un rythme lent, en accord avec la nature environnante".


Create Your Own!

Après Pierre & Gilles, Gilbert & Georges, voici les jumeaux Franck et Olivier Turpin (l'un est peintre l'autre sculpteur), qui se retrouvent sur le terrain de la photo et de la vidéo où ils se mettent en scène et nourrissent l'art de leurs ressemblances de leurs différences. Intrigant.


Et puis c'est au tour de Pierre Charles, collectionneur de fanzines, presse parallèle, revues spécialisées, dédiées au fantastique, à l'insolite et au bizarre, notamment du cinéma parallèle ; lui-même rédacteur, maquettiste et créateur depuis 1978 de son incroyable Ciné Zinze Zone.


— Directeur de la publication : Bori Son
— Éditeur : éditions Jhon, Paris
— Année : 2006
— Périodicité : Trimestriel
— Format : 21 x 28 cm
— Pages : 138
— Illustrations : Couleurs et noir et blanc
— Langues : Français et anglais
— Prix : 15 €