31.5.06

Harry Breuer and his quintet - Mallet Magic




Un bon vieux disque du talentueux Harry Breuer (immortalisé sur la couverture du premier volume de "Incredibly Strange Music"), dont les mailloches magiques sautillent sur marimba, vibraphone, xylophone ou glockenspiel. Mallet Magic, son premier opus, est composé d'interprétations originales de morceaux classiques (Bumble Bee Bolero) ou exotiques (Chinese doll). L'approche de Harry Breuer a ceci de caractéristique qu'elle nous fait entendre ces métallophones ensemble dans d'improbables quartets, car ce type de percussion n'apparaît habituellement qu'en solo sur le fond orchestral. Il y a donc là de quoi ravir les véritables amateurs de la space age pop première époque, celle des Marty Gold, Enoch Light, Henri René, où les albums sont conçus comme de véritables démonstrations de stéréophonie.

Harry Breuer was actually one of the few musicians of the space-age bachelor pad music era to treat percussion music as something more than a gimmick. Breuer switched from violin to xylophone while in high school and became a virtuoso on the instrument at a time when it was still quite a novelty item. Breuer played with the very first musical stars of radio, the Cliquot Club Eskimos, as well as other society and vaudeville bands. He was a featured soloist on the xylophone in Roxy's Gang, the stage band of the Roxy Theater in New York City and continued to get the spotlight when he moved to the Radio City Music Hall orchestra. He worked for Warner Brothers and Fox movie studios in the late 1930s and early 1940s and even appeared in several short subjects and educational films during this time. He then returned to radio as a staff musician with NBC, where he remained until his retirement in the late 1970s.
Source : spaceagepop

En écoute la face 1 Rip • Access

Side 1 Rip access

1 - Mosquitos' Parade March
2 - Flapperette
3 - Bumble Bee Bolero
4 - Chinese Doll
5 - Chiapanecas
6 - Maxixe Mambo

29.5.06

Charlie White

Voici un cadeau que m'a offert mon ami Le Vidéomateur, un livre étonnant du photographe Charlie White.

"Le sujet semble être l'horreur. Photos faites pour le grand format, habilement mises en scène, laissant le regard se promener dans un luxe de détail, au milieu de décors vintage qui ne dépareraient pas une pochette de disque. On retrouve le choc abrasif et onirique que provoquent certaines images fortes de films d'horreur. Citation du cinéma. Si ce n'était que cela...


Mais passé ce premier choc, fascinant s'il en est, vient autre chose. La monstruosité se banalise. Il fau chercher le détail qui tue, c'est le cas de le dire, parmi la normalité. Tous ces gens, enfants comme adultes,, ont complètement intégré le monstrueux dans leur vie sociale, affective ou sexuelle. Revoilà l'érotisme, mais dans quel état. Quoique cette femme bleue soit assez troublante....


Alors, tout, y compris le désir, est remis en perspective. Et les clichés comportementaux, virils, féminins, jeunes et seniors, de la société américaine sont joyeusement dynamités. A moins que le message ne soit politique : et si tous ces gens équilibrés n'étaient pas aussi monstrueux de faire des garden-parties pendant que les kamikazes explosent ?"



Charlie White is an American artist who works predominantly in photography. White blends real people and humanoid puppets, to create art works which introduce life-like monsters into apparently mundane situations. His most famous collection, Understanding Joshua, shows a grotesque puppet named Joshua, representing vulnerability, poor self image and the discomfort of sexual encounters. He has also directed a music video for American indie band Interpol's 2004 single Evil, from their Antics album, using a creepy, life-sized, singing puppet, involved in a fatal car crash. Interpol fans have affectionately named him 'Norman', and have identified him as personifying certain band members.
Wired magazine columnist Jenn Shreve writes, "In Charlie White's surreal world, life is just like the movies - a creep show full of killer special effects." White's work explores the surreal nature of the flesh, whether in his erotic alien series or representing Joshua's vulnerability and self disgust. His work can be found collected in his book Charlie White, which includes details of all three of his major projects. White, unfortunately, has no official web page, though interviews with the man himself can be found on several websites, with examples of his work.


Charlie White, no title, Goliath, 2001, 112 pp.

28.5.06

Elevators - Linoleum



Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce site n'est pas uniquement dédié à des oeuvres excentriques ou des raretés musicales vintage, mais à toutes sortes de pièces de qualité à mes yeux négligées. D'où cet album assez récent (1997), édité par un label finlandais (Odor records) proche de Jimi Tenor, dit-on, ce dernier jouant du saxophone sur 3 a.m. Mais la musique des Elevators est faite d'une très belle matière/manière acoustique, entre jazz et lounge, avec deux bombes groovy en attaque, No business et Separator, véritables hommages aux années 60. Et on aurait tort de ne pas aller jusqu'à écouter le nonchalant Somewhere in Mukkala.

En écoute de 01 à 07 / Rip access mp3

01. No Business
02. Separator
03. Cockroach
04. 3 AM
05. Banada Bells
06. Tijuana Extension
07. Somewhere In Mukkula
08. The Night In Hesberia
09. Link-A-Ping
10. Khe Sanh
11. Just Say Oh
12. Jehovah
13. Burn The World
14. (Untitled)

24.5.06

Jean Constantin


Le métissage de chanson française rétro et de lounge loufoque a existé, en la personne de Jean Constantin, personnalité joviale, reconnaissable à sa moustache et à sa robuste stature. Il composa notamment « Mon manège à moi » pour Edith Piaf et « Mon truc en plumes » pour Zizi Jeanmaire. En 1955, avec Jean Dréjac (auteur du « Petit Vin blanc »), il se fait remarquer en signant «Jolie Fleur de papillon », qui fut un des premiers succès d’Annie Cordy. La même année, il écrit « Mets deux thunes dans l’bastringue », pour Catherine Sauvage et, en 1956, « les Pantoufles à papa » et « Sha sha persan » pour les Frères Jacques, que l'on retrouve interprétés par lui-même dans ce rip. Jean Constantin composa également « Ma gigolette » pour Yves Montand. On lui doit plusieurs musiques de films, dont celle des « 400 coups », de François Truffaut. Parallèlement à son activité d’auteur-compositeur, Jean Constantin avait mené une carrière de chanteur, ce qui lui avait valu de jouer régulièrement dans les années cinquante au cabaret les Trois Baudets, à Bobino et à l’Olympia, où il s’était produit en compagnie de Louis Armstrong et de Joséphine Baker notamment. Imprégnez-vous de l'ambiance de la salle et des percussions qui entourent le saugrenu "Les pantoufles à papa". C'est un voyage dans le temps !

Jean Constantin is born in Paris in 1923, died in 1997. At the same time funny and poet, this fat man was always a surprise on scene, overflowing of energy with his piano and his large moustache. Among its creations, let's quote “Les pantoufles à papa" (Daddy's Slippers - 1955), “Le Pasha” (1956), “Mets deux thunes dans le bastringue " (1954). Listen to these live cuts in Paris. It is a real travelogue !

Rip access

23.5.06

ORCHESTER PETE JACQUES - ROUND TRIP TO RIO



orgyinrhythm.blogspot.com

Encore une jolie pièce de bossa lounge à savourer comme un cocktail
caipirinha ! Suivez le lien

"Another treat from MPS.This is a beautiful piece of breezy bossa from
60s Germany - a classic sound library session by pianist Pete
Jacques, filled with lightly dancing rhythms, crackling acoustic
percussion, and lots of cool wordless vocal bits next to the
instruments! The sound is very much in the best MPS mode a mixture of
jazz and easy with just the right influences from Brazil all crafted
together with magnificent sound and a timeless groove that's far less
cheesy than some of the American albums of this type from the
time .There's a really dynamic feel to Jacques orchestrations on the
set an interweaving of the understated and baroque modes going down
in Brazil at the time filtered through a German postwar ideal that
imagines the sound with an even cleaner vision than the original."

22.5.06

Dudley Moore - Bedazzled B.O. / O.S.T.



"Non content d'être acteur, Duddley Moore nous prouve ses talents de compositeur avec ce score sublime pour une comédie sixties anglaise dans laquelle il joue aux côtés de Raquel Welch. Musicalement, on tient l'alchimie parfaite entre la classe du jazz et la folie de la pop. Les thèmes rivalisent d'énergie et d'humour et nous plongent dans une douce euphorie acidulée. Cette musique à l'évidence des chefs-d'oeuvre et le parfum des moments rares. On croise l'ombre de Bacharach (Strip Club) et de Barry (Italy) avant de surprendre une chorale de nonnes sous acide (The Leaping Nuns' Chorus). La chanson titre Bedazzled, délicieusement hautaine, vous fera fondre de plaisir. Une telle mélodie mérite le respect le plus profond. Un témoignage bien vivant et terriblement raffraichissant sur les swinging sixties anglaises."
Source Scopia/Le Chiffre.

BEDAZZLED Dudley Moore
Decca - London - Réédition Harkit Records / 1967

Difficult to find now, but hugely rewarding, are the early Dudley Moore Trio LPs. Moore, a musical prodigy, attended the Guildhall School of Music & Drama and Magdalen College, Oxford University. He left school to perform as part of the Johnny Dankworth Seven and tour the United States with the Vic Lewis Band. By the late 1950s he had established himself as a first-rate jazz pianist and entered into a long collaborative partnership with Peter Cook. In the Sixties he formed the acclaimed Dudley Moore Trio who performed regularly on British TV, made numerous recordings, and had a long-running residency at Cook's Establishment Club. The Trio's Bedazzled soundtrack is not only one of the greatest ever film theme albums but also a genuine masterpiece of 60s elevator lite-jazz orchestration in the Oscar Petersen/Bill Evans Trio mould. A sublime mix of groovy 1960s pop, weird effects and vocals ('Bedazzled', 'Love Me'), lounge jazz numbers and groovy uptempo cuts, this album scores on all counts.

En écoute la face B
B side - Rip access

21.5.06

Michel Legrand plays for dancers



Les discographies de Michel Legrand mentionnent rarement ce LP, sorti chez Philips en 1967, et rapidement éclipsé par sa BO de "L'affaire Thomas Crown" pour le film de Norman Jewison en 68. Michel Legrand est alors une immense vedette aux USA. On le voit dans de multiples shows télévisés : The Maurice Chevalier Show, The Danny Kaye Show, The Shirley Bassey special… C'est la période où il compose cet album saugrenu et merveilleux, considéré par les amateurs comme une perle digne des meilleures productions de lounge. Les arrangements sont créatifs, la musique est virevoltante (Alcatraz, Bandol ou l'improbable Orange Blossom Special), par endroits inspirée des musiques de saloon, et toujours dominée par une section de cordes énergiques. Le tempo est souvent rapide, ça swingue, les percussions sont savamment dosées (Da-We-Da) ; les violons ponctuent nerveusement les voix qui font un scat insensé (notamment le célèbre Di-Gue ding-Ding que l'on retrouve sur la première compilation Inflight Entertainment). Mais il faut aussi écouter sa revisitation latine de Watermelon man, quasiment méconnaissable, sous le nom de Manhattan Stroll, ou encore Monkey Business, qui calque les premières mesures de la chanson Daniela puis s'en va lorgner vers l'easy listening. Plays for dancers c'est un peu comme si le génie d'Esquivel et des Three Suns s'était penché sur l'épaule déjà bien inspirée de notre ami Michel, pour le plus grand bonheur des amoureux de lounge. Attention puristes de jazz, s'abstenir !

As his movie scoring career began taking off in the mid-1960s, Michel Legrand eased off his easy listening gig, but not before recording the one album he's really mentioned on this site for: the uncategorizable gem, Michel Legrand Plays for Dancers (Philips). Recent Space Age Pop fans may recognize one cut from this album, "Digue-Ding-Ding," which appeared on the Deram compilation CD, Inflight Entertainment, as well as on the soundtrack of the 1998 film, "Clay Pigeons." Plays for Dancers mixes extreme strings, group vocals featuring Legrand's own nonsense lyrics ("Digue-ding-ding-ding-ding," "Da-we-da! Da-we-da!"), and a hybrid of rock, Latin, and R&B rhythms. It's almost too much to take for a whole album, but by themselves, the cuts never fail to have an arresting effect: "What IS that?" people often ask on their first hearing. Legrand never again did anything remotely like it, nor did anyone else. About the closest thing to it is the Harry Lookofsky-Quincy Jones-Bobby Scott collaboration, Hash Brown and his Ignunt Strings, also on Philips (hmm...).

Source spaceagepop

Rip access mp3

19.5.06

Yma Sumac - Miracles


On sait en général 3 choses d'Yma Sumac : 1) qu'elle avait une tessiture de 5 octaves, 2) qu'elle a interprété des mambos fabuleux, et 3) qu'elle n'était probablement pas une princesse inca mais simplement une américaine du nom d'Amy Camus (le palindrome préféré des mauvaises langues). C'est négliger ce disque étrange, détesté des amoureux de la reine de l'exotica comme une faute de goût, apprécié des dénicheurs actuels de grooves décalés. Miracles est un électron libre, tardif et résolument atypique par rapport à sa production de lounge précolombienne. Il n'a pas été produit par Les Baxter, comme le laissent croire pas mal de notes discographiques, mais par Robert Covais ; Baxter en a seulement dirigé l'orchestre. Il n'en reste pas moins qu'il apporte son savoir-faire de vieux briscard des musiques accrocheuses, notamment avec l'idée géniale d'overdubber Yma Sumac à la fin de chaque titre, ce qui amplifie sa voix par des couches d'octaves supplémentaires : l'effet est plutôt réussi. La voix d'Yma n'a peut-être plus la richesse des années 50, mais ses vocalises caressantes et rauques gardent une belle vigueur. Avec ce disque, enregistré en 1972 pour London Records, son dernier en dehors des reprises et concerts ultérieurs ayant donné lieu à des disques, Yma Sumac adapte une partie de son répertoire folklorique andin aux tendances rock et funk de l'époque. Les joyaux de cet album sont à mon sens Flame tree et Tree of life, deux déclinaisons groovy d'un même thème mélodique. Malgré cela Miracles n'est pas resté longtemps dans le circuit commercial et il fut rapidement oublié au profit des premiers disques, les plus emblématiques, pour faire court, ceux de la veine andine et mambo.

Rip access mp3

A side :
Remember
Medicine Man
Let Me Hear You
Tree of Life
Flame Tree

B side :
Zebra
Azure Sands
Look Around
Magenta Mountain
El Condor Pasa

17.5.06

Reuben Wilson - Blue Mode





L'Orgue Hammond, et plus particulièrement le model B3 (sorti en 1954), fut très populaire dans les années 60, 70, notamment avec la vague de musiciens tels que Jimmy Smith, Richard Groove Holmes, Charles Kynard, ou Lonnie Smith, tous capables de mettre en avant - chacun à sa manière - les qualités rythmiques et la sonorité ronde, chaleureuse de l'orgue Hammond, sur laquelle des batteurs funky (Bernard "Prettie" Purdie ou Idris Muhammad) construisaient des grooves ravageurs. Enregistré en décembre 69, Blue Mode est la suite, en plus excitant, du précédent album funky de Wilson : Love Bug. Bien que ne disposant pas de l'exceptionnelle formation de Love Bug (George Coleman, Grant Green, Lee Morgan et Idris Muhammad), ce disque est un cran au dessus en matière de groove, notamment grâce à la présence de Melvin Sparks à la guitare. On retrouve également John Manning au saxo et Tommy Derrick à la batterie. Les morceaux sont longs, émaillés de solos de toute beauté : Wilson laisse la part belle à ses acolytes. Le jeu de saxo de John Manning est carrément contagieux ; et le son a cette qualité intemporelle et organique de la soul de Memphis. Reuben tricote son orgue par petites touches jouissives, sur des lignes de basse de boogalo. On attaque très fort avec Bambu, un titre imparable pour se déhancher.

Face A / A side :
A side - Rip access mp3

In the late 60s, organist Reuben Wilson began ascending to his current status as a "godfather" of acid-jazz with "On Broadway", the first in a string of albums for Blue Note Records. With these recordings Wilson revealed a command of funk that helped redefine the soul jazz movement created by the likes of Jimmy Smith, Jimmy McGriff and Richard "Groove" Holmes. "l was impressed by the great players," Wilson said in an interview with Carlo Wolff for The Plain Dealer, But I thought the music could be well served by a pop feeling, I liked what drummers Bernard Purdie and ldris Muhammad were doing [Wilson has recorded with both drummers]. They were different from an Art Blakey or a Max Roach. Their appeal was to a younger crowd. Back in the late 60's, many musicians were reared on "straight-ahead" Jazz. Reuben dug the straight-ahead thing too, but began mixing Jazz with Pop creating Fusion or Funk, which later inspired people like Sly Stone and George Clinton. This new sub-genre called Funk or Soul-Jazz became a hit in London and Blue Note records rode the wave.

Guy Peellaert & Nik Cohn - Reves du 20e siècle








Les photomontages de Peellaert accompagnés par les textes du journaliste Nik Cohn, qui réinvente les mythes du siècle dernier à travers l'histoire d'un mystérieux personnage, Max Vail, sont remarquables. Ils sont basés sur un principe créatif légèrement différent de ce à quoi le collage surréaliste nous a habitués, soit la juxtaposition incongrue, l'hybridation des corps, la disproportion des objets, d'où jaillit l'habituel effet poétique. Non, chez Peellaert tout se tient...presque, dans une composition quasi-réaliste. Toutes les strates techniques et plastiques de l'image du XXème se bousculent ici : similigravures, photos de journaux, traitements photoshop, quadri, images d'archives, de vidéo.... Tous les personnages aussi sont du XXème siècle, de Raspoutine à Jean-Paul II ; certains se sont connus, d'autres auraient pu se croiser, Joyce échange avec Mistinguett', Cassius Clay et Marylin foncent heureux au volant d'une décapotable. C'est que le montage de Peellaert est dynamique, narratif, bourré de citations, de références à d'autres personnages encore, de détails drôles, grinçants. L'ensemble donne le vertige et ressemble à une fantasmagorie de portraits et de rencontres. Ce sont quelque deux cents personnalités que l'on retrouve au fil de ces pages et leur saga - comique, tragique, ignominieuse, épique ou bizzarre - brosse un tableau étrange et fascinant des désirs occultes et des obsessions de notre époque. Retour donc à la fin du second millénaire !

Guy Peellaert, Nik Cohn - Rêves du 20e siècle, Grasset, 1999, accessible ici

The casual browser will stare in amazement and some confusion at Peellaert's phantasmagorical computer collages. Freud and Gandhi consult in an English tearoom. Camus and Sartre come to blows in a sanatorium while Bud Powell plays the piano. Jacqueline Kennedy snuggles up to Cassius Clay in the front seat of a convertible. Mao and Nixon share a good cry, and Malcolm X and Lenny Bruce share a jail cell. These sly, cut-and-paste tabloid improvisations on twentieth-century history are accompanied by captions that have allegedly been taken from the private diaries of one Max Vail, a mystery man of great wealth and cosmic connections. Born Maxim Valesky in St. Petersburg in 1900, Vail died in New York in 1999, and though no one knew anything about him, he knew everything about everyone. Vail is a sly and convincing creation introduced by Cohn--who has a gift for chronicling the bizarre, whether it is imagined or observed--in a clever and seductive little tale in which he describes how he met the enigmatic Vail in 1971. He'd been hanging around in Max's Kansas City when John Lennon wandered in with Andy Warhol and Candy Darling. Lennon, who is in a foul mood, insults Robert Mapplethorpe, then announces that he's "off to see the Wizard." The Wizard is Vail, and Cohn and company tag along. Vail later asks Cohn for help in writing his autobiography, but he can't bring himself to reveal anyone's secrets and even blacks out his journals except for the tidbits preserved here in this make-believe photo album. Not only is Peellaert and Cohn's extravagant and provocative fantasy amusing, it provides a welcome antidote for the rash of more portentous end-of-the-century roundups.
20th Century Dreams
by Guy Peellaert (Author) (Paperback - 1999), available here


15.5.06

Antena - Camino del sol



J'adore la pochette de cet album : elle fixe un coin de bonheur entre zénith et fraîcheur lors d'un été méditerranéen, dans une de ces villas des îles grecques ou Baléares. Terrasse et murs blanchis à la chaux, mobilier sixties, carafes et verres de pure beauté. Le contenu est original, car à cette époque (1982) la pop song descend dans les caves de la new wave plutôt que dans les débarcadères des îles tropicales. Ce premier album est celui du jeune groupe Antena (avant de devenir Isabelle Antena), formé par la chanteuse Isabelle Powaga, Sylvain Fasy et Pascale Moiroud. L'ambiance musicale se caractérise par un son assez minimal, chaloupé sur des percussions latines et des cris d'oiseaux. Le tout ressemble à une sorte de bossa décalée, samba sans exubérance, mélancolique, où ressortent les textes d'Isabelle Powaga, plutôt bien écrits d'ailleurs. Et sa voix, au premier plan, a une belle coloration, tout à la fois légere, sensuelle et sombre.

Originally recorded as a collection of singles and an EP, Camino Del Sol is the work of French band Antena, who made a brief impact on the electronic music scene between 1981 and 1983. Dubbed "electro-samba" by the Pet Shop Boys' Neil Tennant, the songs here (including a nearly unrecognizable reworking of Jobim's "The Girl from Ipanema") are a combination of Latin-flavored drum-machine beats and relaxed vocals over a wash of synthesized melody. What's remarkable is how up-to-the-minute these 20-year-old recordings sound--Antena may have arrived too early to become successful, but their resonance can be heard in a slew of modern bands, from Beck's Brazilian excursions to the mellow electronica of Zero 7.

Face B.
B side - Rip access mp3

13.5.06

Marta Szirmai with Qualiton Jazz Ensemble




La pochette est d'un goût qu'on peut trouver douteux, mais elle recèle néanmoins un disque rare, sorti en 1964, celui de la cantatrice hongroise Marta Szirmai. Elle s'est illustrée dans le classique mais aussi avec cette formation de jazz ; ce qui, de l'autre côté du Mur, constituait en soi une exception culturelle. L'album (sans nom) est connu pour son morceau le plus groovy, Bagira (repris dans la compilation The spinning wheel of jazz), où la voix de Marta prend des accents sauvages dignes d'Yma Sumac. On retiendra également sa belle interprétation de Summertime, sur la face B, qui est principalement occupée par des reprises de Leonard Bernstein (West Side story) et de Georges Gershwin (Porgy and Bess). Le reste du tonneau est de très bonne facture musicale, dans une veine de vocal jazz plus classique.

One may consider this a bad taste cover ; nevertheless it is a rare set, cut in 1964, from the Hungarian singer Marta Szirmai. She used to sing for classical ensemble but she had also cut two beautiful jazz albums (this one and Modern Jazz. I), which was unusual in eastern europe during the cold war era. The album (without name) is known for the groovy Bagira (included in The spinning wheel of jazz compilation), where the voice of Marta takes wild accents worthy of Yma Sumac. Listen to her beautiful performance of Summertime, on the B side, which is dedicated to Leonard Bernstein (West Side story) and George Gershwin (Porgy and Bess) with original renditions. The other tracks are of the same kind : a great batch of classical vocal jazz.

En écoute la face A.
A side - Rip access mp3

En écoute la face B.
B side - Rip access mp3

12.5.06

Enfants créateurs - Musée des arts décoratifs









Ces dessins d’enfants ne sont ni des raretés ni des œuvres d’art (il s’en produit des millions tous les jours dans les écoles et les maisons), et pourtant ce sont des oeuvres uniques dans leur spontanéité d’expression. Pourquoi ceux-là ? Parce que je suis tombé dessus. Parce qu'ils sont beaux et me rappellent que l'iilustration d'un enfant est le témoignage fragile de sa vision du monde qui l’entoure, des animaux, ou de ses fééries intérieures. Fraîcheur des couleurs, grâce et simplicité des motifs, justesse du trait. Voici un extrait d'illustrations où se croisent les productions d'enfants allemands entre 8 et 14 ans (exposées au Pavillon de Marsan du Louvre à Paris), et les productions de jeunes français du même âge présentées à Offenbach/Main, en Mai et Juin 1958.

10.5.06

Bun Hunga & his combo - Relax...




Cet obscur combo belge du début des années 70 est - à ma connaissance - à l'origine de deux disques sous un autre nom de groupe, "Golden Music Orchestra" ; il s'agit de l'album "Trumpet prayer" et du rare "Music in transit", dont on retrouve ici quelques titres, l'éponyme "Music in transit", "Diplomatic", "African honeymoon" et l'extraordinaire "Bangala", une pièce exotica lancinante et décalée. Voici donc les GMO réédités par le label espagnol Wah Wah, sous un nom plus hype, une pochette plus intrigante que l'originelle, pour laquelle seuls les amateurs de kitscheries 70's donneraient 1 euro dans un vide-grenier. Mais l'image d'un dandy blême et nu, éclaté dans un kaléidoscope psychédélique, sied bien à la musique du groupe : une sorte d'exotica perverse, parsemée de touches latines et tropicales : bongos, cris d'oiseaux ; mais contaminée aussi par un glam funky, déviant sous acid rock, plein de guitare fuzz, d'orgue d'église de western (Privilege for organ) et de délires sonores qu'on pourrait comparer à ... ma foi je n'en sais rien et c'est ce qui en fait une curiosité sonore pour tous les amateurs de cocktail mêlant latin, exotica, funk et rock.
Je suis preneur de connaissances et d'écoutes supplémentaires sur ce groupe atypique.

Little known Belgian group from the early '70's who created a fantastic Latin influenced acid groove instrumental sound with loads of fuzz guitars, funky arrangements and exotic atmospherics. Easy listening progressive, acid rock funk that is similar to Hungry Wolf, and similar to other exploito albums of the era...

A side - Rip access mp3

Side One
1. Happy starting
2. Privilege for organ
3. Diplomatic
4. Quiet Ballad
5. Play for Suzy

B side - Rip access mp3

Side Two
1. Music in transit
2. Cabal in the night
3. Travelling on rhythms
4. Bangala
5. African honey moon
6. Woodoo dream

7.5.06

Leny Andrade - Estamos Ai



Lenny Andrade est une figure attachante de la bossa nova, par la sensualité chaleureuse, le timbre riche, tour à tour grave et léger de sa voix. Cette compilation rassemble plusieurs très bonnes pièces, écrites dans une veine entre lounge et samba jazz, avec des arrangements élégants d'Eumir Deodato. On y retrouve son célèbre morceau "Samba em Paris" - au français brut de décoffrage -, mais aussi le swing de "Clichê", un joli scat à la manière des Double Six. Encore une diva oubliée, et à redécouvrir.


1. Estamos Ai
2. Resposta
3. Deixa O Morro Cantar/ O Morro Nao Tem Vez/ Opiniao/ Enquanto A Tristeza Nao Vem Reza
4. Cliche
5. Olhando O Mar
6. Banzo
7. Samba De Rei
8. Tema Feliz
9. Razao De Viver
10. Esqueca Nao
11. Samba Em Paris
12. Coisa Nuvem

6.5.06

Exoticast on line

Les compilations Exoticast 1 et 2 sont à nouveau accessibles en mp3 - 192 kbps.
Exoticast programs 1 and 2 are once more available. Sit down, relax ...enjoy the mix !

Sonny Lester - After Hours Middle East





Avant de devenir le boss du label Groove Merchant, dans les années 70, en éditant plusieurs perles de jazz et funk, autour de Jimmy Mc Griff, Junior Parker et Lucky Thompson, Sonny Lester a connu une certaine célébrité durant la période exotica (années 50), en tant que producteur/arrangeur de deux séries d'albums : la première, sur le label Roulette, était dédiée à des revisitations jazz de thèmes orientaux et de danses du ventre avec un impact non négligeable sur la culture populaire américaine, en veine de sensualité exotique ("How to strip for your husbands" ou encore "This was burlesque"). La seconde, intitulée After Hours, se voulait un voyage musical dans les pays d'Europe et d'Orient. Visiblement c'est dans ces dernières contrées que Lester excellait puisque c'est "After hours middle east" que l'histoire de la space age pop s'accorde à retenir. Sonny Lester en a écrit tous les morceaux, et il a réussi un bel équilibre entre swing lounge et motifs arabisants, mélopées lascives et pulsations jazz. Dans la même lignée, il a produit un autre disque excellent, mais plus rare, sous le nom de Alexis & his Ensemble, dont je propose un titre en extrait complémentaire.

La face A de After Hours Middle East.
A side - Rip access mp3

La face B de After Hours Middle East.
B side - Rip access mp3

Un extrait de / Excerpt from : Alexis and his Ensemble: Exotic Dances for Wives and Lovers LP © Metro Records (MGM) MS-573
Ates danci

1.5.06

Pierre Bettencourt - Fables fraiches pour lire à jeun

Les Editions Lettres Vives ne font pas l'office des libraires, ni le box-office littéraire ; et les petits livres de Pierre Bettencourt, imprimés sur du beau papier en in-quarto, qui sont visiblement l'oeuvre d'éditeurs typographes discrets, font l'objet de tirages et d'admirations tout aussi confidentiels. Bettencourt lui-même rôde toujours près de la casse et de la presse à imprimer, amoureux qu'il est des belles pages composées à l'ancienne, il édite lui-même ses ouvrages, est artiste aussi, peintre, plasticien de "hauts-reliefs". L'Egypte et les thèmes de l'ancien testament le fascinent ; anges, bêtes et démons, un bestiaire fantastique hante ses créations réalisées avec toutes sortes d'objets naturels (plumes, pierres, ailes de papillon...) ; ses personnages sont confectionnés à partir de coquilles d'oeuf. Bettencourt s'inscrit dans un courant où l'humour noir le dispute à l'art brut, l'absurde au surréalisme. Il est décédé le 13 avril dernier ; je viens de le découvrir ce soir, bizarre non ? ça faisait plusieurs jours qu'une envie de poster un texte de présentation de Bettencourt me trottait dans la tête ! Hommage donc, à cet artiste complet.


Voici quelques morceaux choisis :

Les sources d'encre

La France est le seul pays à posséder des sources d'encre. Elle en exporte à l'étranger.
- On ne sait jamais, dit mon père. Faisons percer un puits dans le jardin. Si par bonheur nous touchons la nappe, notre fortune est assurée.
On enfonça tubes après tubes, à l'aide d'un marteau-foreur : dix mètres, vingt-cinq mètres, cinquante, toujours rien. Là-dessus mon père mourut, les biens furent dispersés, j'étais le cadet, et seul me revint l'emplacement du puits. C'était ma dernière chance.
Faute de moyens, je poursuivis moi-même les travaux, cinquante mètres, soixante, cent vingt-cinq : la vie passait. Quand, un beau soir de juin, un jet chaud m'aspergea le visage : c'était sans couleur, c'était comme de l'eau. Je n'en croyais pas mes yeux, m'être donné tant de mal pour ça, non ! j'en pleurais. Je vendis ma part au premier venu et j'entrai dans un couvent.
La semaine d'après, dans tous les journaux du pays, on annonçait en grandes manchettes la découverte d'une nouvelle source d'encre sympathique. Il y en avait quatre en France et j'étais le seul à ne pas le savoir.


Pieds à pieds

Ma femme et moi, nous avons une façon de coucher ensemble qui pourra paraître un peu bizarre : ni face à face, ni dos à dos, mais plante des pieds contre plante des pieds. Toute notre sensibilité s'est réfugiée là, et nous passons des heures à nous chatouiller ainsi avant de dormir.
Mais que dans un rêve, l'un de nous replie sa jambe et perde contact, l'autre se réveille : il y a quelque chose qui ne passe plus.
Nous n'avons pas d'enfants, nous ne savons pas exactement comment il faut s'y prendre pour en faire, et nous n'avons jamais osé demander. Nous sommes heureux ainsi, dans nos lits bout à bout. Chacun est le sol de l'autre, l'hémisphère du Tout entier.


Pierre Bettencourt in Fables fraîches pour lire à jeun, Editions Lettres Vives, 1986

Aura Urziceanu - Seara de jazz cu Aura



Seara de jazz cu Aura (1974) est un des premiers et des plus prisés albums de cette soprano roumaine dont la tessiture lui permettait d'être aussi à l'aise dans des répertoires classiques que jazz. Son art tient dans le déploiement d'un chant où les paroles n'ont plus de sens, scat, wordless ? Qu'importent les mots, d'ailleurs, puisqu'on a le sentiment de comprendre ce qu'elle nous dit. Le septet qui l'accompagne ne démérite pas non plus, car il offre un jazz énergique... et il en faut pour soutenir le pouvoir de suggestion de la voix de cette grande dame, encore en activité.

Aura Urziceanu & The Bucuresti Septet
Aura Urziceanu - vocal; Dan Mîndrila - saxophon tenor; Stefan Berindei - saxophon tenor, saxophon soprano;
Johnny Raducanu - bass; Marius Popp - piano; Nelu Marinescu - trumpet; Nicolae Farcas - trombone;
Nicolae Moraru - percussion; Ron Rully - conductor, drums

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Jacul tambalelor
Surpriza
Pe Olt
Ia-ti mireasa ziua buna
Pe deal pe la Cornatel
Nu-mi cere sa cînt
Iarna, iarna
În amurg
Înserare