6.12.08

Martian Shaker starts a new life


Je n'imaginais pas finir sur une théière mais après tout pourquoi pas : c'est peut-être le signe que Martian Shaker a donné tout son jus et j'ai envie de passer à autre chose.
306 messages ont infusé dans ce blog depuis le 29 mars 2006, avec une fréquentation de plusieurs centaines de visiteurs chaque semaine et plusieurs dizaines de flux RSS enregistrés : merci à tous ceux qui ont fait à ce blog une visite régulière.
Premier hommage à Nikita, principale participante à Martian Shaker, qui n'a jamais ménagé son talent pour les sujets qui lui tenaient à coeur.
J'ai été ravi d'échanger avec plusieurs d'entre vous, parmi les plus assidus : Minie (dont les commentaires généreux, les références à d'autres artistes à découvrir ont été un vrai plaisir pour moi) ; l'ami Losfeld (au Carrefour foisonnant de curiosités subversives et délicieuses) ; Bannister (une des plus belles plumes sur le forum Voices, traçant des chemins éblouissants entre musique, érudition et poésie) ; Virani le beachcomber (amateur d'exotiquerie, joueur de theremin, visiteur discret mais souvent présent). Et merci à Chaamba, Old Vinyl, et tous les autres, qui avez apporté vos remarques, rips et commentaires.

I never thought it would end up on a teapot, but after all why not: it may well be the sign that Martian Shaker has distilled its best bites, and I should move on to something new.
306 messages have been displaced on this blog since 29th March, 2006, with hundreds of visitors every week and tens of RSS flux: thank you to those who paid regular visits to this blog. Thank you to Nikita, the main contributor to Martian Shaker, who never spared her talent to talk about the subjects she cared for. Thank you to my most diligent visitors: Minie, whose generous comments and reference to other artists have always been delightful; my friend Losfeld, whose Carrefour Etrange is full of fascinating, subversive and delicious sights ; Bannister – one of the best contributors to Voices, opening brilliant links between music, erudition and poetry; Virani the Beachcomber, an exotica-lover and a theremin-player as well as a discrete but regular visitor.
And thank you as well to Chaamba, Old Vinyl, and all the visitors who made comments and gave some rip links.

3.12.08

Joey Roth - The Sorapot




Curieuse, étonnante, belle ? je ne sais pas, mais indéniablement originale, la théière du designer Joey Roth, à la transparence toute fonctionnelle (car d'ordinaire on ne sait jamais quand le thé est bien infusé - on en verse un peu... trop clair, trop infusé : le rituel du thé fait souvent des frustrés). Ici on donne à voir les feuilles de thé et la coloration progressive de l'infusion comme les algues d'un ikebana immergé dans un vase-aquarium de métal. Elle existe en métal alu brossé et en version chromée, ci-dessus, ma préférée.

Joey Roth uses stories as the initial sketches for his designs. He thinks about characters, scenes, and conversations, then designs an object that will feed this narrative. He’s fascinated by the meanings that designed objects convey and by ritual behavior.

29.11.08

Hypnoticast - Staring at stars through the canopy



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00:00:00 # Haruomi Hosono/Ambient Meditiation
00:03:46 # No Man/Days in Trees
00:06:14 # The Fisherman/Fluid
00:12:50 # David Sylvian & Holger Czukay/Premonition
00:20:00 # KLF/Dream Time in Lake Jackson
00:25:15 # Gabriel Yared & Underworld/Hungerford Bridge
00:27:02 # Alesini & Andreoni/Buchara

Marc Agapit - La nuit du minotaure


Les exhumateurs de récits fantastiques qui ont relancé le prix Nocturne ont mis en lice il y a deux ans ce livre méconnu, que j'ai trouvé sur ebay.
De son vrai nom Adrien Sobra, professeur d'anglais en France et en Algérie, Marc Agapit se consacre exclusivement à l'écriture à partir de 1949, pour la collection "Angoisse", au Fleuve noir (43 titres). La nuit du minotaure n'est pas le plus connu de ses romans dans cette collection : le net évoque fréquemment L'école des monstres, apparemment plus emblématique de l'univers de l'auteur, "noir et étouffant" lit-on dans certaine biographie. Mais celui-là n'est pas mal non plus, dans un style alerte et sans longueurs.
Le roman alterne deux récits, le monologue intérieur du Minotaure, et le récit du protagoniste, bon prof' d'histoire-géo partant en vacances le coeur léger à Barcelone, où il n'arrivera jamais. Daniel Broth, le protagoniste, fait la rencontre, dans le train, d'un couple étrange : en deuil, femme mystérieuse et attirante, mari torturé, qui descend du train et rate le départ de Paris, les rejoint à Perpignan. Chacun des deux conjoints prend à part notre témoin pour lui assurer que l'autre est fou. Ils vont à Perpignan, chacun convaincu de son côté, d'y aller pour faire soigner l'autre, dans la clinique du docteur Petit. Le mari y va en premier, mais le taxi s'égare et le mène tout droit à la porte d'un... labyrinthe. Le protagoniste impliqué dans l'aventure du couple accompagne la femme, le taxi les mène au même endroit. Le décor est campé, les personnages du drame antique sont là (Ariane, Thésée), progressivement pris au piège, comme si un fatum funeste les destinait à finir dans ce coin de terre bruissant, comme en Crète, du chant des cigales et de la mer Méditerranée.
Le monologue du Minotaure est bien écrit, qui construit une image impressionnante de la monstruosité, sous les traits à la fois du vampire (il dort d'un sommeil séculaire, sort de son antre la nuit pour capturer ses victimes), de l'ogre (il dévore la chair humaine), de la bête (une puissance taurine, une immobilité d'araignée dans son labyrinthe où viennent se prendre les visiteurs) et du prédateur charnel (le sexe est l'autre modalité de la chair qu'il violente).
Il y a un parfum de tragédie grecque dans La nuit du Minotaure, mêlé à une thématique plus moderne de la folie (le Dr Petit et sa clinique ne sont pas loin et participeront au récit). C'est un bon petit roman qui se lit d'une traite.

Depuis si longtemps que je dors, immobile, debout sur mon socle, au centre du labyrinthe, j'ai l'impression que mon corps tout entier s'est transformé en une statue de marbre. J'ai envoyé un effluve de volonté dans mes artères de pierre, et aussitôt le miracle s'est accompli. La matière dure s'est faite chair ; tous les organes rigides se sont amollis. Le sang a recommencé à circuler dans mes membres privés de vie. Mes yeux les premiers ont bougé. Ils ont jeté un regard avide sur les murs de la salle bâtie en rotonde. Je suis déçu : il n'y a pas une seule créature vivante dans ces lieux abandonnés. Mes oreilles se sont tendues pour percevoir le moindre bruit venant des couloirs : elles n'ont rien capté d'insolite. Je suis bien seul au centre de ce dédale, qui ressemble à une toile d'araignée disposée pour emprisonner mes victimes et les faire venir jusqu'à moi. Ma main droite s'est ankylosée, puis mon pied gauche. Un immense désir de bouger a fait frémir mes jambes, mes bras; et tout à coup, j'ai pu porter une jambe en avant et descendre du socle. Avec le mouvement, la faim est venue. Puisqu'aucune proie ne s'est fait prendre dans mon repaire, il faudra que j'aille la chercher au-dehors. Est-il l'heure de me mettre en chasse? J'ai marché vers la porte qui donne dans les couloirs. Je l'ai ouverte. Un rayon naissant a blessé mes yeux : le jour se lève. J'ai mal calculé mon heure pour m'éveiller. J'ai refermé la porte. J'ai tourné en rond dans la salle. De temps en temps, l'envie de manger me fait pousser une clameur féroce. Las de tourner en rond, je me suis replacé sur mon socle, pour attendre la nuit. Peu à peu, une torpeur maligne a paralysé de nouveau mes membres pétrifiés. Le sang s'est figé dans mes veines durcies. Mon corps tout entier a repris l'aspect d'une statue sculptée, lourde et massive. Seuls mes yeux, grands ouverts dans la pénombre, veillent, avec la fixité de ce qui est éternel.
(Début du roman)

27.11.08

Syzygy - Morphic Resonance


Est-ce un nom aux consonances barbares qui aurait desservi ce joli album, sorti en 1994 dans un silence total de la part des critiques ? Syzygie, pleine lune, marée, attraction,planète, orbite, Orb...vous y êtes, pour ce qui est de l'ascendant zodiacal. La musique de Justin Mackay et Dominic Glynn se veut dérive océane. Construite sur des thèmes répétitifs, des glissandi réverbérés, décalés par le ressac des sonorités organiques ou des échos de mammifères marins. Aussi les morceaux évoluent-ils sur plusieurs palliers, parfois dans des directions étonnantes, sortant de la pénombre des grands fonds pour s'élever vers les eaux plus claires d'une plage exotique, à l'écoute de flûtes envoûtantes et de voix sensuelles.Un CD pour ceux qui ont apprécié les volutes orbiennes - foisonnantes de sons naturels - et les collages géniaux de FSOL, sourciers des fluides électroniques qui traversent le village global. Une techno planante qui a probablement vieilli aujourd'hui, ayant peu de choses à voir avec les altérations glitch, les expérimentations de l'IDM et les nouvelles modalités de l'ambient, entre minimalisme acoustique, shoegaze et folktronica.

19.11.08

A Small Good Thing - The Pink And Purple World Of Dishonesty



Le combo de Mark Sedgwick et Tom Fazzini a été particulièrement prolifique à la fin des années 90 puisqu'il a sorti, toujours sous la houlette productrice de l'excellent Andrew Hulme (de chez O Yuki Conjugate) : Cool Cool Water en 1996 puis coup sur coup en 1997 Block et The Pink and Purple World of Dishonesty.
Ce dernier album, rassemblant 18 titres – dont certains dispensables - entre courts intermèdes et longues plages atmosphériques, est la BO d'un film imaginaire sous influence lynchienne. Alors que Slim Westerns faisait la part belle aux guitares, Le Monde Rose et Pourpre de la Malhonnêteté s'apparente à une plongée dans une ambiance de lounge mélancolique et décadente (Peep Show Eccentriques, A twist of lemon, Shafted), comme si un orchestre de Las Vegas, las de mirlitonner pour des joueurs sourds des mélodies de crooner au fond des casinos (Bryan Ferry), décidait de tomber les tuxedo et partir en ballade à 4 heures du mat', chargeant les instruments dans un van et rouler lentement à l'extrême limite du désert, là où la noirceur de la nuit l'emporte sur les lumières viciées de la fête, là où les musiciens peuvent tirer de leur saxo, vibraphone et clavier les complaintes que leur inspire la désillusion du monde (à savourer : le sublime Ostrichism).

The Pink & Purple World Of Dishonesty tells a cyber-noir tale drawing from the jazz-laden soap opera scores that Angelo Baldamenti composed for "Twin Peaks." It is an unpublished novel or screenplay by Tom Fazzini, vibes player for Small Good Thing. We get a brief excerpt in the liner notes of a story that seems to be about vice cops in a gritty city somewhere.
This CD, perhaps, is the score to the film. It's an ambient wash of lounge jazz, sounding like the score of every noir film you've ever seen. At moments lovely, at moments tedious, it's closest to Badalamenti's work on the Twin Peaks score. Only, without David Lynch to capture your attention, you can get a bit lost in soft soundscape.
"Pink and Purple World of Dishonesty" is a bit of a surprise if you'd been exposed to Small Good Thing through their work on "Slim Westerns", a lovely sonic stroll through the American Southwest. Then again, it's really the same idea - a soft, distant take on well-worn cliches.

18.11.08

Festival de lutherie déjantée : 6 & 7 juin 2009 à Winnezeele



Découvert sur l'excellent site "Chercheurs de sons" ce projet de festival de Lutherie d'Art et Alternative qui aura lieu en juin 2009 dans le Nord de la France. Depuis quelques années s'organise en Flandre française un festival nommé "musiques aux musées". En liaison avec le Conseil Général et l'Office de Tourisme plusieurs concerts et manifestations musicales ont lieu dans les différents musées de la région (17 concerts en 2008). Dans ce cadre, les organisateurs ont mis sur pied(s) un évènement plus "interactif" où les visiteurs pourront découvrir des instruments (et des musiciens ou fabricants) insolites. Dialoguer avec les fabricants, entendre les musiciens et pourquoi pas les essayer en compagnie des fabricants ou possesseurs. L'essentiel tourne autour de la lutherie (cordes, vents) mais aussi de toute forme de créations sonores. L'objectif est de présenter à la fois des concepteurs, leurs instruments, leurs musiques et leurs techniques de fabrication ainsi que les sources historiques de leurs démarches.

Principe :
1 Exposition d'instruments "hors normes" réalisés par des luthiers amateurs ou non.
2 Mini-concerts et démonstration des instruments présentés.
3 Initiation des visiteurs à la fabrication / modification et au jeu des instruments.
4 Possibilité d'un atlier défi où un instrument serait réalisé de A à Z durant la manifestation.
5 Enregistrement des mini-concerts et pressage ultérieur d'un CD "collector".
6 En parallèle, expo d'instruments classiques et traditionnels (magasins/luthiers/ groupes locaux traditionnels)."
Tout le détail du projet est en lien : cliquer sur le titre de cette notule.

Venus de Belgique, les ventstripotants et leurs machines de nature sonore :



Le vélophone de Rodolphe Robles :



Les machines tactiles de Jimmy Hertz :



Richard Baudry et sa guitare double manche détachable :



15.11.08

Hommage à Alfred Shaheen




En matière textile de chemise hawaïenne, Alfred Shaheen a été un des artisans les plus doués ; il avait également contribué à magnifier la femme des îles du Pacifique dont les toilettes vintage sont encore très recherchées. Je vous invite à visiter le site (cliquer sur le titre de cette notule) qui rend hommage à son travail, à l'industrie textile qu'il a construite et à l'immense production qu'il a laissée (son influence sur la mode); dont les pièces se négocient par les collectionneurs sur ebay, parfois, à des prix mirobolants.








Les chemises bicolores à fleurs que vous voyez pendre par dizaines sur les portants des boutiques de plage sont le plus souvent de falotes imitations des véritables chemises hawaïennes ; chemises dont les premiers modèles s'ouvraient comme des polos, jusqu'au milieu de la poitrine, puisaient dans le kimono japonais leurs motifs floraux (parfois galonnés sur les manches ou en bas du vêtement) et leurs formes, notamment la manche évasée et coupée après le coude, qu'on peut voir ci-dessous sur cette photo de Martin Denny et de son combo.


Jusqu'aux années 60 elles sont imprimées, voire peintes à la main, sur des toiles de coton rugueux (barkcloth), sur de la soie (héritage du kimono) ; puis dans les années 70 et 80, elles prolifèrent sur des textiles synthétiques (rayonne, polyester) qui, s'ils restent relativement désagréables à porter, permettent une meilleure maîtrise des nuances chromatiques et des dégradés, d'où de très beaux motifs.

Les chemises masculines sont coupées selon un patron typique, avec col ouvert et d'une seule pièce,



elles portent une poche passepoilée (réduite à une fente, la poche flottant sous la chemise et non cousue au dessus comme aujourd'hui) :


et sont finies par des boutons de nacre, de métal ouvragé ou en bois de noix de coco :




Les plus classiques ont des motifs floraux multicolores, réalistes ou stylisés, aux tonalités très contrastées, resplendissantes d'anthuriums oranges, d'hibiscus rouges et de bougainvillées fuschia ; mais on y trouve aussi palmes et cocotiers, plages, scènes sous-marines et coquillages, imagerie de tiki totems, chemises inspirées de motifs asiatiques (dragons, échassiers...), fauvistes, ou africains à ouverture en v sans encolure de type Dakini. Dans les années 60/70, l'âge d'or de la chemise hawaïenne, l'inventivité des créateurs n'avait aucune limite : formes stylisées, psychédéliques, géométriques, hybridées avec les rituelles fleurs, dans une infinie variété d'imprimés et de motifs.

11.11.08

The Exotic Sounds of Rex Kona & His Mandarins - Wild Orchids



Wild Orchids est à ma connaissance le seul disque de l'énigmatique Rex Kona et de son combo à connotation chinoise : à mon avis un ersatz de studio produit par d'obscurs musiciens aux US, qui n'ont pas pu ou voulu laisser leur nom sur la pochette - mais qui connaissaient plutôt bien les instruments asiatiques. En vérité, pas mal d'exercices de style tropical de l'époque étaient des fake - ce que l'amateur d'exotica assume parfaitement d'ailleurs. Car qu'importe l'ivresse, pourvu qu'on ait le flacon ! Et de ce point de vue, Wild Orchids présente un des plus jolis flacons du courant exotica, avec ses flous suggestifs et les beaux yeux maquillés de cette eastern Eve (on aperçoit une épaule dénudée) ; beau travail sur toute la ligne visuelle. La ligne musicale est excellente, dans la veine des bonnes galettes du genre, façon Martin Denny et consorts.
4 titres en écoute : Will he like me ? - Bushi Busi - Peg O' my heart, Bird train, Wild Orchids, le reste à la demande.

Its overbaked Eastern elements and overall kitsch quotient notwithstanding, Wild Orchids is a notch above the average exotica artifact. Rex Kona & His Mandarins embrace a globe-spanning breadth of influences, textures and rhythms beyond the obvious Japanese inspirations that lend the album its dominant point of reference, at times approaching the airy sophistication of West Coast jazz. Kona's arrangements are as effervescent and intoxicating as champagne, capturing in full the mystery and allure of the Orient; the Mandarins are no less adept on American soil, for that matter, delivering intriguing interpretations of warhorses like "Moonlight in Vermont" and "Peg O' My Heart." Jason Ankeny, All Music Guide

9.11.08

Archéologie de la modernité # 3 : Les Luna-parks abandonnés











Après les ruines rouges des palaces de Kep et Bokor, je tombe sur ces étranges photos de Luna-parks en déshérence. En recherchant sur le net, je découvre que plusieurs parcs d'attraction dans le monde ont subi le même destin : vastes équipements au rebut, que les promoteurs n'ont même pas (encore) pris la peine de démonter. Grandes roues aux mécanismes grippés pour toujours, qu'il faudra découper au chalumeau, dinosaures abattus comme des jouets par un enfant capricieux, montagnes russes rouillées qui surfent dans la canopée envahissante ; l'ensemble rappelle ces navires décarcassés sur le rivage, fantomatiques, toutes lumières depuis longtemps éteintes. Et on se demande pour quelle raison ils sont tombés dans une telle déchéance (non rentabilité ? loisirs démodés, supplantés par les Spacemountains et autres attractions technologiques de nouvelle génération ?).
Deux spécialistes, à l'origine du texte ci-dessous, répondent à ces questions, et pour les amateurs, il existe à ce sujet de nombreux exemples et photos sur le net, un article en anglais sur Wikipédia recensant tous les parcs dans ce cas.

"Just because a park is currently empty and silent does not mean it is necessarily abandoned. Many parks close temporarily because of new ownership, extensive renovations, or seasonal operating schedules. Generally speaking, however, a park is said to be abandoned when it is no longer operating under its normal schedule and there is no definitive plan to reopen the facility. These defunct amusement parks may stand empty for years, or they may be quickly removed to make way for new construction developments or other projects.
Another term frequently applied to abandoned amusement parks is “SBNO” – standing but not operating. While this term is more often used to describe a single ride at an operating park, it can be applied to an entire park that is no longer in service.
An amusement park may be closed for a number of reasons. An amusement park is a part of the entertainment industry and when guests’ preferences change, not every park can keep up with those changes to continue operating successfully. The most common reasons for parks to close include: Economics, Limited Expansion, Parks without guests will eventually close, Family Ownership, Corporate Purchases, Damage, Accidents.
After an amusement park is abandoned, there are several things that may happen to its rides. In some cases, the rides may be left untended for years while a new buyer is sought or insurance claims are settled, and in that time they gradually decay, possibly beyond repair. If a park closes for economic reasons, the rides may be auctioned off to be relocated and reopened as new attractions elsewhere. If the rides cannot be sold or are too decrepit, they may simply be demolished and scrapped, though some parts – entrance signs, roller coaster trains, etc. – may end up as collectors’ items in museums or private collections. Sometimes rides and attractions may be removed from abandoned amusement parks to be put in storage to keep them from decaying while legal and financial concerns are sorted out. In this case, the rides may later be sold and reassembled at new locations."

Quotation from : http://themeparks.lovetoknow.com/Abandoned_Amusement_Parks ; text by Melissa Mayntz and WendyMichaels

5.11.08

Lili St. Cyr - Effeuilleuse "burlesque"





Après Yvette Mimieux, il faut rendre hommage à une autre des égéries ayant fait carrière dans la psyché américaine des années 50 et 60 : la belle effeuilleuse Lili St. Cyr - née Willis Marie Van Schlaack, initialement chorus girl, puis stripteaseuse de vaudeville aux États-Unis, genre appelé là-bas "burlesque". Mais Lili n'a de français que le nom... et une expérience à Montréal, où elle tient l'affiche au théâtre Gayety pendant 7 ans, et se rend célèbre par l'audacieux déroulement "inverse" de son strip. La loi en Amérique interdisait aux danseuses de quitter la scène avec moins de vêtements qu'à leur arrivée. Lili St. Cyr a contourné cette loi en concevant un numéro où elle se présentait nue dans un bain moussant. Son spectacle consistait en un lent rhabillage progressif. Le Comité de la Moralité Publique de Montréal s’est intéressé à Lili en 1951, sans pouvoir rien trouver à redire. Elle joue le même tour retors à la police et aux censeurs de Los Angeles, qui ne purent condamner le spectacle : Lili St. Cyr fut acquittée ; mais elle sera arrêtée quelques années plus tard lors de sa prestation au cabaret Ciro's pour "indecent exposure".
Certains papys se souviennent encore de son numéro de geisha, celui intitulé Suicide, ou lorsque dans Jungle Goddess elle semble faire l'amour à un perroquet.

Elle devint une célébrité, tourna dans plusieurs films mineurs : The Miami Story, avec Barry Sullivan ; Son of Simbad, avec Vincent Price (beauté éclatante dans le portrait en buste), et I, Mobster, de Roger Corman.
Lili St. Cyr fut un modèle pour Marylin Monroe, influença plus tard Ivy Poison Rorschach, des Cramps, par ses frasques et son tempérament destroy - et jusqu'à Dita Von Teese qui, en digne héritière, décalque aujourd'hui la double activité de la reine du strip : effeuilleuse glamour le soir et le jour vendeuse de sa propre ligne de lingerie sexy.

Il y a une musique typique du burlesque, un genre qui mêle easy-listening, instruments et mélodies d'origine arabe (Turkish) aux thèmes d'un jazz à dominante cuivrée, très illustratif des temps forts du strip et destiné à mener par paliers la gent masculine vers l'apoplexie.


Pour vous mettre dans l'ambiance, écoutez les titres de ce CD (aujourd'hui difficile à trouver), inclus dans un joli coffret édité par Vogue, et accompagné d'un livret dédié aux icones du burlesque ; où l'on retrouve bien sûr la merveilleuse Lili St. Cyr.




4.11.08

SPL- Sha Po Lang / Kill Zone


Après une longue période d'essoufflement et de nanars, le cinéma d'action de Hong Kong a redoré son étoile en 2005 avec SPL de Wilson Yip, histoire étrange naviguant entre les genres. Cet astre noir a malheureusement été éclipsé par les acrobaties martiales de Tony Jaa, son mix de techniques de combat sous influence Muay Thaï : Ong Bak en 2003 et L'Honneur du Dragon en 2006, successions de scènes d'affrontements époustouflantes, mais qui cachaient mal un scénario indigent.
Ce qui n'est pas le cas de SPL (Kill Zone en version anglo-saxonne).
Le pitch et l'historique sont très bien décrits par Mad Movies "...Le réalisateur Wilson Yip (Bullets Over Summer) a su réunir un cast en béton avec le vétéran Samo Hung, mémoire vivante du cinéma HK de ces 20 dernières années, Donnie Yen (que l’on ne présente plus ici depuis Blade 2), Simon Yam, un habitué des films de Johnnie To (The Mission, Breaking News) et Jacky Wu Jing (Legend of Zu), étoile montante dans la catégorie « successeur de Jet Li ». L’histoire tourne autour d’une intrigue policière mêlant habillement triades (Samo Hung dans la peau d’un seigneur du crime qui en impose), témoin unique dont la vie est menacée et flics décidés à aller jusqu’au bout pour faire tomber les mafieux. Les combats, réglés par Donnie Yen, sont non seulement d’une brutalité inouïe (tout y passe, même les confrontations sanglantes à l’arme blanche) mais aussi et surtout, originaux et authentiques (volonté de la part de Yen de ne pas faire appel aux câbles et aux effets numériques) : on aurait ainsi un film à la saveur à la fois old school et novateur."

Dans le titre chaque syllabe désigne une étoile représentant le bien ou le mal en fonction de sa position dans le paradis. Ces trois étoiles signifient mort, élimination, cupidité. La symbolique du titre est reprise tout au long du film : la mort rôde dans les souvenirs amers du flic Chan, elle frappe dans l'assassinat de témoins qui lui auraient permis de coincer le cupide gangster Po ; la mort attend dans la blessure que Chan porte à la tête. Il est en passe d'être remplacé, mais continue de se venger avec son équipe, comme une bande de voyous, sur les sbires du gangster (Elimination). Chan passe du côté noir de la force ; son remplaçant, Ma (Donnie Yen), n'approuve pas mais se trouve pris dans cette spirale de mort.
La narration est curieuse, presque hypnotique, faite par endroits de scènes énigmatiques, répétées en flash back, et la fin est plus que surprenante... Fin d'ailleurs expliquée dans la description américaine du film par Wikipédia.
Mais d'abord, louez ou achetez "Sha Po Lang", vous y découvrirez une rencontre improbable et réussie entre un polar cruel, amer et un film d'arts martiaux (réduits à quelques scènes mais d'une efficacité redoutable).

28.10.08

Perfect Zebras - Mixing with wildlife


L'écoute de Kissing The Pink m'a redonné l'envie de retrouver quelques autres groupes de new wave décalée et de synth-pop aventureuse. Ni une ni deux, mon ami RF, grand amateur et collectionneur de raretés devant l'éternel, sort de sa hotte ce LP, le premier du groupe, sorti en 1982, pour mon plus grand bonheur.
Je pose le disque sur la platine, avec un brin de crainte, mais la magie opère à nouveau, presque intacte, malgré l'écoute de centaines de nouveautés passionnantes apparues depuis et toutes prêtes à ringardiser Paul Robertson et son groupe.
Revoici les rythmes d'anciennes ethnies africaines "In for the kill", les jeux d'emulator et de vocalises soprano doublées de voix vocoderisée de "I don't dream anymore" ou encore les syncopes frustes de "Stand by the Shangri-La", ornées par le sax de Terry Stephens. Encore une merveille oubliée !

01 Touching My Heart Again (4:18)
02 Blonde Boys In Blue Denim (5:01)
03 I Don't Dream Anymore (6:16)
04 Love's An Illusion (3:34)
05 In For The Kill (4:20)
06 Running With Zebras (4:59)
07 Another Love Story (3:43)
08 Man Or Machine (4:00)
09 Stand By For Shangri-La (3:30)
10 Terrorists (6:17)
Bonus:
11 Touching My Heart Again (Razormaid)

Perfect Zebras made two albums. They were just another haughty "synth-pop" band amongst many others. Nobody wants to remember them. However Paul Robertson, like Mark Hollis, was a prodigious and exceptionnaly gifted songwriter...I'm claiming a compulsory rehabilitation !!! Much funkier than the second album (" like A Certain Ratio" as one of my friends said), just a few examples: the fantastic Tom Tom Clubesque song "Man Or Machine" and "Running With Zebras": as an ancient african tribe hits the rhythms, or another pearl "I Don't Dream Anymore": tight rhythms with amazing soprano aria, and "Another Love Story" where the guys playing Fun Boy Three-like music in a faster way! Wonderful music!!They are at their brilliant peak from the beginning till the end!!
Quotation from MUSIC BLOG OF SALTYKA AND HIS FRIENDS

26.10.08

Jeroen Verhoeven - Table Cinderella



Ce meuble aux formes stupéfiantes a été créée en 2005 par l'artiste hollandais Jeroen Verhoeven, qui a fait ses classes à l'Académie de design d'Eindhoven.
Il a nommé sa table Cinderella en référence à l'outil de morphing et de coupe robotique à 5 scies.
La table est composée de 57 planches de bouleau. Elle présente trois faces : la première (image supérieure), tout en rondeurs et volutes organiques, apparente l'objet à une improbable conque de bois, meuble futuriste sans fonction manifeste ; un quart de rotation et le meuble se drape en commode ; un quart de tour encore et le drapé de bois est celui d'une console régence (image inférieure, l'autre côté). Le tout en creux bien sûr, car c'est là la trouvaille de Verhoeven qui ne saute pas tout de suite aux yeux... regardez bien, ce n'est pas le meuble plein mais le contour qui définit la forme.
Jeroen Verhoeven rappelle Erwin Wurm (dans ce blog), qui s'amuse lui aussi à contrarier d'une autre façon les lois de la rigidité des matériaux.

For the form of the table Verhoeven was inspired by 17th and 18th century archetypal shapes of tables and commodes that he found in the library of the Stedlijk Museum in Amsterdam, because he regarded this period as the highpoint of furniture craftsmanship.  He simplified their outlines, then merged them together in a computer to create a fluid three-dimensional form from two-dimensional drawings. 
This process took three months to perfect. The virtual design was 'sliced' and each of the 57 slices, each 80mm thick (a total of 741 layers of plywood), was fabricated by CNC (computer numerically controlled) cutting machines, working on three, and sometimes five axes.  Each slice was cut from the front and from the back to perfect the curves and undercuts, pushing the boundaries of the technology. All the slices were assembled and the entire object, which is a hollow plywood form, was finished by hand. 
Verhoeven said 'It's about attention to detail and the possibility to make something unique with a machine that is normally used for mass production.'
The object is clearly the result of computer aided design, but is also clearly hand-finished.  It alludes to grandeur through the outlines of historically grand furniture in its profiles, yet it is also economical and humble, an unadorned plywood shell with no applied surface. These contradictions, or juxtapositions, are commonly found in recent Dutch design.