27.4.06

Dorothy Ashby – The Rubaiyat of Dorothy Ashby


Des 10 albums que la harpiste Dorothy Ashby enregistre entre 1956 et 1971, on connaît davantage aujourd'hui "Afro-Harping" (Cadet/Argo), compte tenu d'une réédition en CD et de l'engouement pour les albums vintage gorgés de soul jazz et pour l'exotisme d'une harpe funky. The Rubaiyat est le dernier de cette série, plus introspectif, plus spirituel. Dorothy s'inspire ici des quatrains (le sens du mot Rubaiyat) de la poésie persane d'Omar Khayyam. C'est l'occasion de dériver du jazz vers l'afrique et l'orient, dans un vaste voyage psychédélique et éthylique (Wine) qui confine aux terres extrême orientales (Joyfull grass and grape). La harpiste s'accompagne de kalimba, vibraphone, joue elle-même du koto. A cet égard elle accomplit l'exploit unique d'adapter cette sorte de cithare traditionnelle japonaise aux structures mélodiques du jazz. Le tout est en définitive assez minimaliste, mais plein d'une émotion sincère, d'un chant sensuel et habité, éminemment soulful, notamment le majestueux "The moving finger".

En rip mp3 la face B uniquement

Alto Saxophone - Cliff Davis (tracks: B5)
Flutes, Oboe, Piccolo - Lenny Druss (tracks: A1-A5, B5)
Guitar - Cash McCall (tracks: B5)
Harp, Vocals - Dorothy Ashby
Kalimba - Fred Katz (tracks: A2, A3, B5)
Producer - Richard Evans (2)
Vibraphone - Stu Katz (tracks: A1, A3, A4, B1, B3, B4, B5)
Violin - Ed Green (2) (tracks: A2)

B1 Dust (2:51)
B2 Joyful Grass And Grape (3:38)
B3 Shadow Shapes (3:32)
B4 Heaven And Hell (3:10)
B5 The Moving Finger (5:39)

22.4.06

Les Masques - Brasilian sound



Sous ce nom mystérieux aux allures de carnaval se dissimule un duo français amoureux des musiques brésiliennes, qui grave cet album extraordinaire à la fin des années 60. L'héritage des Swingle Singers et des Double Six est tout frais dans ces vocalises de scat bossa à la française. C'est toute l'alchimie d'une époque qui s'exprime à la perfection ici : car on est dans la mouvance de Pierre Barouh revenant du Brésil, la tête pleine de samba et de bossa nova, qui monte son label Saravah en 66 et diffuse progressivement le goût des musiques brésiliennes à ses amis chanteurs et compositeurs. Plusieurs chansons françaises de l'époque qui deviennent des tubes sont en réalité inspirés de titres brésiliens. Brigitte Bardot s'y met : on lui taille une pièce de choix avec "Tu veux ou tu veux pas" en 1970 inspiré de la bombe samba soul "Nao vem que nao tem", de Wilson Simonal. Un peu plus tard Pierre Vassiliu fait un carton avec le drôlatique "Qui c'est celui-là" (adapté d'un titre de Chico Buarque) et concocté initialement pour occuper une face B. Les Masques donc, c'est Pierre Vassiliu et Nicole Croisille accompagnés par le trio Camara (notamment Edson Lobo pianiste, bassiste et compositeur ; et Tita - voix et guitare). On retiendra le carnavalesque "Echo", les groovy en diable "Il faut tenir", "Bal chez le baron" ; mais le reste est du même tonneau, tour à tour coquin et chaloupé "La grosse bosse à Casanova" et un brin naïf "Dis nous quel est le chemin". Les arrangements de José Bartel, Christian Gaubert et Claude Germain sont en orfèvrerie, pour des pièces de pop-jazz comme on n'en fait plus.

Rip Access mp3 file - 320kbps

Face 1 :
Echo - 2.40
Il faut tenir - 3.00
Un regard... un sourire - 2.28
Enfer - 2.50
Bal chez le baron - 2.11
La grosse bosse à Cansanova - 2.25

Face 2 :
Mais un jour - 2.10
Invitation - 3.48
Dis nous quel est le chemin - 2.40
L'oiseau - 2.46
Les filles et les garçons - 2.36

19.4.06

Carlo Mollino - Photographies








Il entre une part d'érotomanie dans le goût que l'on peut avoir de l'oeuvre polaroïde de Carlo Mollino ; ici point d'imagerie de carte postale, l'érotisme est tout en suggestion picturale. Dans les jeux d'ombre et de lumière, les perspectives et les reflets, les intérieurs châtelains à la manière d'O, les femmes de Mollino posent dans une atmosphère surréelle, un hors-temps magique. Ces effets sont produits par un extraordinaire travail sur le polaroïd lui-même, incisions, grattages, effacements, ombrages : cette couche non argentique lui permet d'affiner ici une jambe, là une taille, de renforcer les contrastes, pour modifier le réel photographique en une image seconde, à la plastique impeccable, Lolita entre abandon et maintien : le raffinement de l'art du nu. La première reproduction, ci-dessus, modèle sur fauteuil Pea-Cock, a trente ans d'avance sur Emmanuelle !

Taschen a réédité ses photographies dans un excellent petit livre, introduit par une biographie complète de ce personnage extraordinaire : brillant architecte, designer, constructeur de véhicules de courses, inventeur d'une méthode de ski révolutionnaire, aviateur ; Mollino est un de ces artistes aventuriers du début du XXème siècle, grandis dans la poussée du futurisme et l'exaltation de la vitesse. Avec lui viendront les Cendrars, Saint-Exupéry, Morand, les artistes voyageurs. Pour ma part, c'est dans l'immobilité merveilleuse où il a figé ces femmes que je l'apprécie le plus.

Carlo Mollino, Photographies, Taschen, 98 pp.

17.4.06

Casting Groovz - Volume 1




Changeons un peu de genre... et de support, en ressortant les cassettes groovy enregistrées pour tracer la route en compagnie de musiciens de funk, latin & jazz ; les mix sont de 2X30 mn ; la C60 ça vous rappelle quelque chose ? pour moi ce sont des sections de 2X60 km ; après on fait une pause et l'autoradio repart de plus belle, avec :

Face A / A side

Horst Jankowski - Baronesse
Bobby Marchan - Get down with it
Magnum - Your mine Magnum
Bobbi Humphrey - Black and blues
Boogaloo Joes Jones - Sweet back
The Gatures - Gator bait
Hank Ballard - From the love side
Rhythm masters - Black conversation

Face B / B side

Horace Silver - Song for my father
Dennis Mobley & Fresh Taste - Superstition
Señor Coconut - Smooth Operator
Cal Tjader - Soul Sauce
Kid Creole & The Coconuts - Me No Pop I
Tata Vasquez - Suite Guaracho Part II
Chappel Music - Rhythm Maker

16.4.06

The Ernie Kovacs Record Collection



Acteur comique américain des années 50, improvisateur de talent, iconoclaste à la radio comme à la télévision, Ernie Kovacs a expérimenté toutes sortes d'altérations du réel et des sages habitudes médiatiques de l'époque. Pionnier des effets vidéo créant des illusions visuelles, il s'amuse à inverser les polarités chromatiques (le noir devient blanc et vice versa) ; il joue sur également des interactions atypiques, hors cadre, en dialoguant avec les caméramen derrière l'objectif, les équipes sur le plateau... bref Ernie Kovacs est un des premiers à avoir chamboulé le PAF américain naissant ; et les bizzareries musicales de l'époque ne lui étaient bien sûr pas inconnues, puisqu'il nous livre avec ce disque une belle compilation mêlant des titres personnels issus de ses shows télévisés ou radio (notamment Song of the Nairobi trio) et des morceaux d'autres pointures de l'expérimentation weird et space age pop (Leroy Holmes, Yma Sumac, Ferrante & Teicher, Esquivel...).

Rip Access

1. Please Stand By
2. Oriental Blues (Ernie's Tune) - Tony Trio DeSimone
3. Moritatensanger (Mack the Knife) - Wolfgang Neuss
4. Song of the Nairobi Trio (Solfeggio) - Maxwell, Robert, His Harp & Orchestra
5. Polka from the Golden Age, Op. 22 - Boston Pops Orchestra, Arthur Fiedler
6. Oye Negra - Ferrante & Teicher
7. Hot Cakes and Sausage - Tony Trio DeSimone, Ernie Kovacs
8. Saxophobia - Clancy's Clowns
9. Medley: Jalouise (Jealousy)/Sentimental Journey - Esquivel
10. The Wrong Man - Ernie Kovacs, Edie Adams
11. There's a Little Spark of Love Still Burning - Henry Burr
12. Fish - Leona Anderson
13. Celestial Nocturne - Dr. Samuel J. Hoffman, Les Baxter & His Orchestra
14. African Echoes - Ferrante & Teicher
15. Indian Love Call - Henry Orchestra Mancini, Ernie Kovacs, Edie Adams
16. Tumba (Earthquake) - Yma Sumac
17. Rats in My Room - Leona Anderson
18. Mississippi Boogie - Ferrante & Teicher
19. Lt. Kije Part III - Chicago Symphony Orchestra
20. Oriental Blues - LeRoy and His Tug Boat Eight Holmes

4.4.06

Cal Tjader & Carmen McRae - Heat Wave



Encore une pièce de choix que ce Heat Wave (enregistré en 1982) du vibraphoniste le plus hip du cubop jazz, acoquiné cette fois avec une Carmen McRae en pleine maturité vocale, et dont le timbre ample et chaud joue sur tous les registres de la sensualité. Elle atteint par endroits une tonalité grave presque masculine - notamment dans sa belle interprétation de "Besame mucho". Un album équilibré, les ballades latin soul un brin mélancoliques alternent avec des titres plus énergiques et dansants (Evil ways, Don't you worry 'bout a thing, Do nothin' till you hear from me....). Le tout est dopé par un Poncho Sanchez en belle forme de frappe.


1.Heat Wave - 3:07
2.All Is Fair - 4:27
3.Besame Mucho - 5:26
4.Evil Ways - 5:15
5.Do Nothin' Till You Hear from Me - 3:12
6.Love - 3:06
7.Upside Down - 4:33
8.The Visit - 4:13
9.Speak Low - 4:51
10.Don't You Worry 'Bout a Thing - 3:42