2.3.07

Orlan - Self Hybridations


J'ai été par le passé assez intrigué (sans être véritablement séduit) par le travail de chirurgie plastique d'Orlan sur son propre corps, travail qui ne s'inscrit pas dans une quelconque chirurgie esthétique personnelle mais plus dans la recréation du corps via des implantations, greffes (superbes bosses aux tempes !) et réincarnations diverses. Et je n'y avais pour ma part pas vraiment senti l'humour qu'on prête à sa démarche.
Mais ces self-hybridations sont absolument superbes, saugrenues et pleines d'humour. Orlan va encore plus loin dans la recréation du corps grâce aux outils numériques ; retraitant ses images avec l'aide et le talent d'un infographiste, elle démontre que le corps lui-même est dans toutes les cultures objet de transformations, scarifications, élongations. D'où cette extraordinaire africaine peroxydée et bigoudinée, à la lippe inférieure transformée en BN au chocolat ou en... croque-monsieur, selon que l'on voit dans cette femme un désir alimentaire ludique (qui va avec les biscuits dans les oreilles) ou un clin d'oeil anthropophage, qui va avec le regard et les dents de croqueuse !
Cela rappelle la très belle pochette du disque Homogenic de Bjork, où la chanteuse islandaise posait en geisha futuriste. Pour finir sérieusement, quelques mots de la belle Orlan pour expliciter sa démarche :
"Cette incarnation était importante, car toutes les civilisations ont "fabriqué" les corps et les software qui sont à l'intérieur. Lorsqu'on dit "je veux, j'aime, je désire...", on croit que ce "je" est l'expression la plus personnelle, alors que nous ne sommes que des buvards, des surfaces d'inscription où l'idéologie dominante s'exprime et parfois même pérennise les bévues de la tradition. J'ai tenté de faire un pas de côté."
Reconnue pour son caractère novateur et sa complexité, la série Self-Hybridations a reçu le Premier Prix de la Griffelkunst de Hambourg (1998) et le Prix Arcimboldo pour la création numérique de la Fondation Hewlett Packard, de " Gens de l’image " et des Laboratoires Picto, accompagné d’une exposition personnelle à la Maison Européenne de la Photographie ( septembre 1999 )

Orlan is a French artist, born May 30th- 1947, in Saint-Etienne. She lives and works between Los Angeles, New York and Paris. In 2006-2007 she is invited as a scholar in residence at the Getty Research Institute in Los Angeles. She is on the board of administrators for the Palais de Tokyo in Paris, and is a professor at the Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Cergy.
Orlan is not an artist of one medium. She is mostly famous for her work with plastic surgery in the early to mid nineties, but she has a body of work that started long before, and that still today, is evolving and innovating.

Her most famous and controversial works include:
Documentary Study: The Head of Medusa– it took place at the Musee S. Ludwig, Aix la Chapelle. The motto of the performance is Freud’s text on the Head of Medusa "At the sight of the vulva even the devil runs away.” The artist displayed her sexual organs during her period, under magnifying glass.
The Reincarnation of Saint Orlan which started in 1990 involved a series of plastic surgeries in the course of which the artist started to morph herself with some of the most well known paintings and sculptures including Mona Lisa
This Is My Body, This Is My Software performance accompanied by a book and a CD ROM.
The Kiss of the Artist performed in 1977 outside the Grand Palais, site of FIAC, the French art fair. A life-size photo of her torso was turned into a slot machine. After inserting a coin, one could see it descending to the crotch and then was awarded with a kiss from the artist standing on a pedestal nearby. This piece will be shown again at the "WACK!Art and the Feminist Revolution"

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