17.3.07

The Three Suns - Movin' 'n' 'Groovin'


La collection Stereo Action proposait en guise de signature " the sound your eyes can follow ". Une image qui rappelle l'emphase des technologies promises dans les bandeaux, et détaillées dans les pochettes, de l'époque space age (Stereo Spectacular, Soundsational, Stereophonic Sound ). Le top fut atteint avec l'album d'Esquivel " More of other worlds, other sounds ", édité sur un label qui exploitait une nouvelle technique d'enregistrement sur bande de qualité cinéma : " Stereo Dual 33 mm ". En 1955-57, la haute-fidélité se développe, une véritable révolution pour des oreilles habituées à une diffusion médiocre du son (radio) ou à des disques de shellac enregistrés en mono. Les plus visionnaires ont vite compris le potentiel d'attractivité esthétique et commerciale de la stéréophonie. D'où cette jubilation des Enoch Light, Henri René, Marty Gold, Billy Mure, à rivaliser d'inventivité dans les ricochets de sons et d'instruments.
Auprès des Three Suns, c'est à Charles Albertine, un magicien arrangeur, que l'on doit les plages les plus stéréophoniaques - et notamment celles de Moovin' & Groovin'. Bien qu'en filigrane l'accordéon reste la marque de fabrique de la formation, les autres instruments sont choisis et mêlés selon l'inspiration débridée d'Albertine : célesta, koto, tambourin, et autres figurants exotiques bondissant d'un baffle à l'autre (Beyond the sea), ou se cachant derrière le phonographe de Mamie, dans des ballades à la fois désuètes et joyeusement saugrenues. Ce disque offre une réjouissante version de " Caravan " qui démarre en guitare et orgue nasillard (pour la couleur orientale), sur fond de bongos, avant de tourner swing en diable. Sur " Some of these days ", la guitare a un langoureux glissement slide, qui vous conduit droit sur votre canapé. Enfin il y a l'hallucinant " Danny's inferno ", qui reprend un thème de Grieg (Peer Gint, si si) et l'emmène avec xylophone, orgue, jaw bone, dans une sarabande infernale. Le tout régulièrement ponctué par ce son rond de tambour (largement samplé par Tipsy et d'autres) qui vous scotche une oreille avant de s'enrouler autour de l'autre, pour bien signifier qu'ici on est en stéréophonie. L'âge d'or des Three Suns, c'est une poignée de disques : Fever & Smoke, Twilight memories, A swingin' thing, et ce " Moovin' & Groovin' " que vous pouvez acquérir les yeux fermés, si vous avez aimé Enoch Light, Terry Snyder ou les compilations "Space Age Pop" (Vol 1 et 2).

April Showers (2:51)
Caravan (2:49)
Autumn Leaves (3:11)
Dancing with Tears in My Eyes (2:06)
Jungle Drums (3:52)
Movin' 'n' Groovin' (2:54)
Anniversary Song (3:13)
Beyond the Sea (3:04)
Some of These Days (2:53)
Danny's Inferno (2:50)
The Vagabond King Waltz (3:30)
Stumbling (3:04)

RCA's Stereo Action series has been touted as the cream of the record industry's efforts to promote stereo. The idea behind Stereo Action was to score tunes specifically in order to draw attention to channel separation. In other words, "The Sound Your Eyes Can Follow" was contrived to get the listener looking back and forth at the two speakers. Along with Esquivel's Latin-Esque, the Three Suns' Movin' 'n' Groovin' is the best of the series. Charles Albertine has taken the Stereo Action mission to heart, scoring several knockout wonders along the lines of "Tequila" from Fever and Smoke. Like that album, this one also features assorted strange percussion instruments. "Danny's Inferno" and the title track earn Albertine a place on, well, the lunatic fringe of so-called easy-listening pop history. "Caravan" and "Stumbling" are other great ones, and the rest of the record is nearly as excellent. Tony Wilds, All Music Guide

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