29.3.07
Iron Leg - Mickey & The Soul Generation
San Antonio, Texas. Une soirée de mai 1969, dans un club de la ville, les pales énormes d'un ventilateur brassent une atmosphère lourde, déjà gagnée par la chaleur de l'été. Le public sirote des bières, et acclame l'arrivée de Mickey & the Soul Generation, un combo issu de ce terroir métissé de blacks (Mickey Foster, leader, à l'orgue ; Johnny Hooks, saxophone ténor ; Emil Carter, saxophone ténor et voix ; Andrew Gordon, batterie) et de latinos (George Salas à la guitare ; Gilbert Rivera à la basse). Les voici sur scène, endimanchés comme des pros en costard & nœud pap', avec leurs go-go girls, qui se déhanchent dès le premier titre : Iron leg. L'intro est originale : George Salas maintient durant 20 secondes, avec une pédale Fender Blade, un incroyable fuzz de corne de brume. La basse commence à tricoter un duo râpeux avec l'orgue, puis interviennent les deux saxos ténor : à eux seuls ils égalent une section de cuivres. La température monte encore dans la salle, chicanos et blacks sont électrisés. Voici Football, du " brut de gradins " ; un morceau rapide, émaillé d'interpellations, de cris, à la manière des Bar-Kays dans Soul Finger. Les saxos sont en première ligne dès l'attaque et tout du long, la guitare est dans un fuzz effervescent ; vivats de supporters et interjections instaurent une ambiance survoltée. C'est du funk de camionneur, mais joué par des types qui manient leur volant avec un médiator, capables qu'ils sont de conduire un rouleau-compresseur pour piste de danse (How good is good, Southern fried funk), aussi bien que des ballades R'n B (Soulful sickness) portées par de effets de guitare wah-wah hyperboliques et jouissifs (Mystery girl ou Message from a black man). Mickey Foster et sa bande auront duré 6 ans, au plus fort de leur art. 6 ans à galérer dans leurs tournées, avec peu de moyens, des ennuis matériels, un van qui finit par les lâcher, ultime signe mécanique d'une motivation elle aussi déclinante. C'est la découverte et l'acharnement de DJ Shadow qui a permis de rassembler dans ce double CD une vingtaine de singles enregistrés en studio, ainsi qu'une poignée de démos inédites et de morceaux live. Car, malgré la victoire d'un concours MGM, censé leur assurer un contrat pour un LP, ils ne virent rien venir et en définitive ne gravèrent que des 45 tours ; mais quels joyaux ! Des diamants noirs, bruts, à peine sortis de la roche des territoires du Sud.
Pour écouter des extraits, cliquer sur le titre de cette notule.
As the world's champion record crate digger, leave it to DJ Shadow to cull something like this from the depths of music history. This hardcore funk and soul band's heyday was a fast and rocky ride in the early 1970s that yielded only a few single releases and a lot of roadblocks; much of the music on this album is unreleased and the rest is extremely rare. Shadow jumped at the chance to reintroduce Mickey and the Soul Generation to the world (through Quannum) when the bulk of this release was uncovered in 2001, and one listen to this gem will explain why. The music on Iron Leg is quintessential hard funk, entirely soulful, down and dirty James Brown-style jams spiced with a Latin accent (a result of the band's Texas roots), a deep sense of dynamics and arrangements with an undeniable catchiness. What's more, this mostly instrumental double disc (the second features several live tracks) is never stale, boring or predictable.
For audio excerpts, follow the link of the title.
Libellés :
Jazz Funk / Soul Jazz
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