6.1.08
Marcel Lefrancq - Collages
J'avais envie depuis quelques jours de publier une notule sur un collagiste des années 40-50, que m'a fait découvrir Losfeld, visiteur et (malheureusement trop) rare participant à Martian Shaker. Voici qu'il me donne quelques nouvelles. Le moment est donc venu de faire honneur à cet artiste belge, photographe également de talent, décédé en 1974.
Lefrancq fut apparenté au courant surréaliste et partageait avec Breton et plusieurs artistes surréalistes une nette aversion pour le clergé - on peut aussi le relever dans les photomontages de Jacques Rougemont (voir la catégorie Collages). J'ai sélectionné, de ses nombreux collages, ces images en sépia & blanc, qui sont pour moi les plus fortes car elles dégagent une beauté inquiétante.
Ici les signes se trouvent détournés de leur symbolisme religieux et, que ce soit hors ou dans l'église, c'est une féminité des plus érotiques qui investit l'imaginaire de Lefrancq. Le seul corps (presque) nu dans l'église, habituellemet celui du Christ, se trouve être féminin. Sacrilège ! Visages, mains, seins, poses abandonnées. Ici l'écume des vagues se change en boucles dorées. Là, cest à l'autel de la féminité que nous convie ce visage surmonté d'une rosace en forme de tiare, papesse mystérieuse, dont l'hypnotique appel constitue en soi la trame d'un récit fantastique. Enfin la mer, principe humide et matriciel, est l'autre lieu où règnent les puissantes divinités de Marcel Lefrancq.
Vous trouverez une présentation plus complète de ses oeuvres sur le site de son fils : Michel Lefrancq.
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5 commentaires:
Superbe post. C'est vrai que j'ai peu participé récemment mais j'ai l'excuse d'avoir été privé d'internet pendant plusieurs mois.
Je vois que tu as continué à trouver quelques merveilles à nous faire découvrir.
Merci pour le lien et à bientôt.
Il est agréable de voir que les collages de mon père sont appréciés. Il serait plus agréable encore, et plus correct, de mettre un lien vers mon site où l'on peut découvrir une part plus importante de son oeuvre, et accessoirement de me demander l'autorisation (que je refuse rarement) de les reproduire. Michel Lefrancq (www.lefrancq.be)
Désolé pour ces emprunts cavaliers, il est vrai que j'ai cherché un peu rapidement sur les pages consacrées à Marcel Lefrancq sans trouver d'adresse.
Je répare aussitôt cette erreur.
Je me pâme, bien entendu. Mais rappelons quand même que l'œuvre du'n artiste" appartient à la postérité, à savoir à tous, au moins sa représentation surtout si,comme Lefrancq, il s'agit d'un surréaliste qui méprisait l'attachement petit bourgeois à l'idée de propriété. Que ces admirables collages soient tombés dans les mains du Martian Shaker est donc une excellente chose dont on en peut que se réjouir.
Evidement, on pense à Man Ray, mais aussi aux rivages en ruines "métaphysiques" du "Pandora" d'Albert Levin, voire au Dieterle de "Portrait of Jennie", sublime triomphe.
Merci pour la réparation rapide de cet oubli. Comme dit Bannister, l'oeuvre appartient à tous, pour autant que tous puissent en prendre connaissance, d'où l'importance de citer ses sources.
Cordialement,
Michel Lefrancq
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