29.2.08

Etienne-Bertrand Weill - Métaformes


Pour beaucoup, l'Op Art se résume à une multiplication de carrés ou de cercles dans un espace à 2 ou 3 dimensions, à des jeux de formes et de mouvements décomposés... avec bien sûr les monuments incontournables : j'ai nommé l'illusion d'optique et Victor Vasarely ; ce dernier étant, certainement en France, l'arbre qui cache la forêt des nombreux artistes de la tendance d'art cinétiste des années 50 à 70.
Etienne-Bertrand Weill s'apparente à ce courant dans la mesure où il pousse un peu plus loin les travaux photographiques sur la lumière et le mouvement de Laszlo Moholy Nagy (un des précurseurs, avec les peintres futuristes, de l'art cinétique). Il expose ses premières créations Métaformes avec le groupe "Espace" en 1957.

Son activité de photographe de théâtre, en particulier pour Étienne Decroux, Jean-Louis Barrault et Marcel Marceau, n'est probablement pas neutre dans la création de son univers photographique : un noir profond et doux comme l'obscurité qui tombe dans la salle de théâtre avant l'ouverture des rideaux, des courbes de lumière blanche, des mouvements organiques, comme si on avait tourneboulé les faisceaux des poursuites sur la scène.

"Il utilisait la technique photographique pour capter les trajectoires décrites par les mobiles qu'il imaginait et construisait lui-même, en fonction des mouvements auxquels il les soumettait, et pour lesquels il créait tout une chorégraphie, souvent liée à une création musicale."
Extrait de la biographie d'Etienne-Bertrand Weill.

L'extraordinaire modernité de Weill, c'est de donner à voir en 1957 des photographies qui semblent sorties des plus récentes technologies d'imagerie à résonance magnétique, dont la fonction n'est autre que le projet de Weill : la captation de l'invisible.

Ainsi cette note de musique surréelle dans une sorte d'échographie foetale, un O comme un oeuf, comme une lyre, s'intitule Orphée. (1959)



Ou cette forme abstraite (intitulée Caprices irisés) qui peut sans peine passer pour une pieuvre des profondeurs abyssales...



Enfin avec Anaklasis, Weill a juste 50 ans d'avance visuelle et graphique sur les fonds d'écran abstraits et "ambient" que l'on peut voir sur nos ordinateurs aujourd'hui.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour en voir plus, il est bon d'aller sur le site :
[url][/url]http://www.ebweill.com/src/weill-fs.html
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