22.10.07

Ruines rouges - Loin d'Angkor, Kep et Bokor....

Il y a moins d'un an j'esquissai dans une notule au sujet du Tetrapak une réflexion sur ces objets issus de l'industrie du XXème siècle et pourtant désuets, témoins d'un passé qui déjà nous semble lointain et formant pour ainsi dire les vestiges sur lesquels pourraient travailler dès aujourd'hui les archéologues de la modernité.
Voici qu'une phrase me ramène à cette réflexion : Le temps est venu de contempler les ruines du mouvement moderne comme les vecteurs d'une nouvelle perception du paysage. Je découvre cette phrase dans un article à l'écriture subtile et aux images envoûtantes, consacré aux vestiges de palaces et grandes demeures modernes créés au Cambodge. Il s'agit du numéro d'été 2006 de la revue Citizen K
Le texte est de Patrick Favardin, les photographies (ci-dessous) de Frédéric Chaubin. Qu'on me pardonne ces entorses aux droits de reproduction.

Ruines des années 60 au Bokor. "La température douce et constante du plateau du Bokor en faisait le cadre idéal pour l'établissement d'une station climatique. Située au Cambodge, cette extrémité de la chaîne des Cardamomes fut donc investie en 1920 par l'administration coloniale française. Seulement, le piton du Bokor surplombe à plus de 1000 m le golfe de Siam. Il en résulte une brume constante qui démotiva largement les visiteurs attendus." Patrick Favardin

"La station balnéaire de Kep a vu le jour en 1910, à 200 km de Phnom Penh et 300 de Saigon. Le protectorat français en fonda les bases, le Cambodge de Sihanouk en fit l'une des destinations les plus prisées de l'Asie du Sud-Est. Le prince, qui y reçu Jackie Kennedy comme Mao Zedong, composa une rumba inspirée par ce décor d'idylle. De cet éden, il ne reste toutefois plus que les ruines des villas de style international, témoin des douces années 1960, que démantelèrent les khmers rouges." Patrick Favardin

Ruines des années 30 au Bokor.
Les vestiges du Bokor Palace dans sa gangue de lichen. Inauguré en 1925, le jour de la Saint-Valentin, administré par la Société des grands hotels indochinois, cet établissement était destiné à devenir un lieu de villégiature prisé de l'Indochine française." Patrick Favardin

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique! J'ai l'impression de déambuler dans un roman de J-G Ballard. Une atmosphère de fin du monde, fin d'un monde mais aussi commencement d'un autre, avènement du règne de l'immobilité et de la consomption humide, tiède, fauve, lente cuisson et fausse éternité de l'architecture révolue.

Anonyme a dit…

Etonnant en effet, je vais essayer de creuser un peu et déjà un autre lien sur le sujet http://www.french-wave.com/art/cosmic_communism.html

see you

Anonyme a dit…

A la manière de l'archéologie industrielle, sur les traces d'un passé pas si passé, l'histoire s'écrit et se défait tous les jours.

Anonyme a dit…

"Le prince, qui y reçu Jackie Kennedy comme Mao Zedong, composa une rumba inspirée par ce décor d'idylle" N'importe quoi. Mao Zedong se rendit une seul fois à l'étranger, en URSS. Il n'a jamais mis les pieds au Cambodge. Ce Patrick Favardin fantasme. Jackie Kennedy et Mao qui dansent la rumba c'est une image de Guy Peellaert.

Martian Shaker a dit…

Concernant le voyage de Mao au Cambodge, j'ai fait qelques recherches sur le net et je n'y trouve pas de référence à cette visite. C'est DengXiao Peng qui serait allé au Cambodge. Erreur, fantasme, sources mal vérifiées ? je n'en sais rien. Ce genre de découverte tend à entacher la véracité historique de tout le reste de l'article. Reste une indéniable nostalgie qui se diffuse à la vue de ces ruines....