13.2.07

Art Brut #5 - Musique Brute - Janine Hilder

En relisant un article de Claire Margat au sujet de l'Art Brut dans un numéro d'Art Press d'Avril 2004, j'aimerais réagir et prolonger une réflexion que j'ai moi-même eue à ce sujet ; je reproduis donc l'extrait, puisqu'elle exprime parfaitement ce questionnement :


Claire a raison de dire que ces oeuvres qui se donnent à voir d'un seul tenant se sont trouvées comme les "concrétions" les plus manifestes de l'expression d'art brut. Au milieu de XXème siècle lorsque l'on entreprend une recherche plus méthodique des créations d'art brut, c'est dans les hopitaux psychiatriques et les maisons de retraite que l'on découvre ces personnes. Et ce qui tombait le plus naturellement entre les mains de ces personnes recluses, en marge, c'étaient des crayons, des plumes, de l'encre, des papiers de chocolat, des images et des bricoles de récupération ; par quoi ils pouvaient exprimer ces extraordinaires visions. D'autres formes d'expression, comme la musique, nécessitent un apprentissage (jouer d'un instrument) et, pour en conserver une trace, l'appropriation d'un code second, d'un métalangage (savoir lire ou écrire la musique) ; soit une certaine abstraction qui fait écran à l'expression "brute". Sans parler de critères exogènes et difficiles à réunir : la mise à disposition d'instruments, la possibilité d'enregistrer, enfin l'éventuelle dimension collective de la musique jouée - toutes conditions qui ne se trouvaient pas facilitées par la situation singulière, isolée, des créateurs en question. La musique apparaît en conséquence comme un vecteur difficile d'accès pour l'Art Brut à strictement parler. Pour les mêmes raisons je ne crois pas non plus à un théâtre ou à des arts de la scène "bruts". Ces arts sont par nature des arts de partage et de travail en commun. Réfléchis, faits de médiations, de raisonnements et concessions, d'une mise en scène, de répétitions, ils ne permettent plus l'expression unique, libre et spontanée de fantasmes individuels.

Ou alors on ouvre le champ : l'atypique et le bizarre peuvent s'exprimer de mille façons, sans pour autant provenir de personnalités en marge ou alienées.
C'est le cas du travail de Janine Hilder, dont vous pouvez admirer les créations à l'exposition Australian Outsiders à la Halle Saint Pierre, actuellement et jusqu'au 11 mars 2007.

2 commentaires:

SOTISE a dit…

salut
merci pour ce post
jai participe a cette expo
jais tes un des artiste
jai un blog aussi avec de lart brut
viens voir
http://inconstantsol.blogspot.com/

Anonyme a dit…

pourtant il y en a;

voir le cd "Musique en Marge" chez sub-rosa