23.11.06

Johnny Frigo - Collected works


De formation classique, Johnny Frigo débuta en jouant du violon et du tuba, puis s'adapta avec brio à la basse à cordes (ce dernier instrument supplantant très souvent le tuba dans les sections rythmiques des années 40) si bien qu'il devient une pointure de la stringed bass dans les milieux du jazz à Chicago, jusque dans les années 70. On redécouvre aujourd'hui avec " Collected Works " une face peu connue de ses talents, liée à la danse. A la fin des années 60, la femme de Johnny Frigo pratique la danse jazz auprès du chorégraphe Gus Giordano. Ce dernier est à cette époque frustré par la piètre qualité des disques du moment dédiés aux techniques de danse et par le fait de ne pouvoir disposer en live du substrat musical dont il a besoin : un jazz funky, très percussif, dans un accompagnement vivant et interactif avec ses danseurs. Aussi crée-t-il son label (Orion) et demande-t-il à Johnny Frigo de concocter des pièces sur mesure pour ses étudiants et de les faire jouer en direct. Le principe : batterie et percussions - principalement des bongos - maintiennent une structure rythmique puissante et souple, les mouvements des danseurs guidant les échappées solistes du saxophone, de l'orgue et de la basse. Quelques disques sont ainsi gravés, mêlant des standards - Walk from Regio's (I. Hayes), Eye of the needle (L. Schifrin), Them changes (G. Miles) - et des créations en duo avec Giordano lui-même ; tous ré-arrangés pour faire la part belle à des échappées instrumentales mimant les figures libres et solos des danseurs. The happening comme Apollo, deux des titres les plus réussis, glissent sur des clapotis de bongos, construisant un groove pépère et pourtant ravageur. Le premier s'ouvre sur une suite de courts solos : de fines touches d'orgues, un piano élégant sautillant dans les aigus (Dick Marx), un saxophone ample et sensuel (Mike Simpson). Le tour est joué : 3 mn de pur plaisir. Apollo distille d'entrée une coloration plus funk, avec basse à cordes et bongos qui marquent un tempo implacable sur lequel l'orgue brode un dialogue subtil avec le jeu varié et accrocheur des percussions, l'ensemble évoquant un Reuben Wilson latinisé. L'excellence musicale du couple Giordano/Frigo est tout entière condensée dans ces arrangements léchés, cette clarté des échanges instrumentaux, qui leur permet de déployer une sonorité extrêmement lisible, attractive et sans surcharge. Il suffit d'écouter Do whatever sets you free pour s'en convaincre. Une attaque imagée : claquements de mains et cris, on imagine les danseurs entraînés par les percussions dans une revisitation de danse ethnique ; mais le titre intrigue et séduit par sa capacité à se couler dans un funk tonique qui occulte rapidement la composante primitive. Si chacun des morceaux est un petit bijou chatoyant, ciselé par les percussions, c'est aussi que cette compilation écrème 14 titres extraits d'albums différents, afin de restituer le meilleur de la palette musicale abordée durant ces cours de danse. " Collected Works " est à ranger dans la grande famille des trésors vintage de latin funk et de soul jazz, aux côtés des Invaders, El Chicano, Chakachas, Mickey & the Soul Generation, pour ne citer qu'eux, mais dont il faudra aussi bientôt vous toucher deux mots.

4 titres en partage, donc, pour apprécier ce monstre des cours de danse :
- Gazebo
- The happening
- Do whatever sets you free
- Apollo

Frigo composed and recorded albums from the late 1960s through to the early 1970s for Giordano and his Chicago-based Orion record label. Giordano set up the label to provide music for dance classes. The music was required to be heavy on percussion and rhythm, so Frigo filled Giordano's classrooms with a mad mix of rock, jazz, Latin, and funk to move to. If only school was always that good!

Back then records were used to provide musical background- so there are original Orion albums floating around collectors and second-hand vinyl stores- but naturally they are extremely hard to find. Fortunately the Luv N' Haight core vinyl-collecting crew were able to unearth the whole Orion collection with the help of Joe Bryl (or Chicago's Funky Buddha club) and Gus Giordano's son Mark. Once the catalog was completely tracked down the Ubiquity crew, along with DJ Egon (chief rare groovester at Stones Throw Records) and Cool Chris (purveyor of rare vinyl sounds at San Francisco's Groove Merchant Record Store) boiled down the albums to a list of their favorite tunes.
"Collected Works" features the hip cool-jazz sound of "Gazebo", the raw-funk cover of "Scorpio", and more than your fair share of drums, odd sounds, percussive excursions and a couple of rare groove monsters all just waiting to be sampled.


Personnel: John Frigo (violin, bass); Mike Simpson (tenor saxophone, flute); Cy Touff (bass trumpet); Vic Val (tenor saxophone); Dick Marx (piano); Herb Elllis (guitar); Ray Brown (bass); Phil Faieta, Norm Jeffries (drums).

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