Etrange destin que celui d'Aloïse Corbaz, qui aperçoit l'empereur Guillaume II, en 1913, au chateau de Postdam où elle était gouvernante. Elle adresse aussitôt des lettres d'amour enfievrées à l'empereur, lettres qui la condamnent à une hospitalisation à vie.
Elle devient repasseuse, à l'asile de La rosière, en Suisse, et se réfigue dans un monde onirique et hallucinatoire, dessinant sur ce qu'elle a sous la main, papiers d'emballage, de café, ces visions sensuelles de déesses de fertilité, grâcieuses, offertes à la cour des rois, ces femmes nourricières, tout en poitrines, courbes fécondes et tailles de guêpe, ventres cachant des êtres minuscules, chevelures de laine bouillonnante, et ces yeux étranges, lacs de cobalt ou lunettes d'eau ?
Cette vitalité de formes et de couleurs, l'épanouissement sensuel des corps dessinés par Aloïse, a fait dire à Jean Dubuffet "La seule manifestation vraiment resplendissante, dans la peinture, de la pulsation proprement féminine."
4.11.06
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1 commentaire:
Ce blog est vraiment une merveille. C'est d'un eclectisme réjouissant, tellement rare aujourd'hui où tout le monde vit dans sa tribu "artistique".
J'ai vu les dessins d'Aloïse dans une expo et j'ai été encore plus frappé par leur force lorsque j'ai vu à quel point ils étaient fragiles. Ils craignent la lumière et la moindre déchirure (papier très fin et crayons de couleurs) et l'expo se déroulait dans une semi-pénombre.
Il y a quelques mois j'ai chargé un vieux CD des Bachelors from Prague sur mon itunes et il m'a été impossible de trouver la moindre image de pochette sur le net. Je croyais être le seul au monde à encore écouter ce groupe méconnu.
Ô Joie !!!
Désolé pour le commentaire un peu long, c'est l'enthousiasme.
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