4.11.08

SPL- Sha Po Lang / Kill Zone


Après une longue période d'essoufflement et de nanars, le cinéma d'action de Hong Kong a redoré son étoile en 2005 avec SPL de Wilson Yip, histoire étrange naviguant entre les genres. Cet astre noir a malheureusement été éclipsé par les acrobaties martiales de Tony Jaa, son mix de techniques de combat sous influence Muay Thaï : Ong Bak en 2003 et L'Honneur du Dragon en 2006, successions de scènes d'affrontements époustouflantes, mais qui cachaient mal un scénario indigent.
Ce qui n'est pas le cas de SPL (Kill Zone en version anglo-saxonne).
Le pitch et l'historique sont très bien décrits par Mad Movies "...Le réalisateur Wilson Yip (Bullets Over Summer) a su réunir un cast en béton avec le vétéran Samo Hung, mémoire vivante du cinéma HK de ces 20 dernières années, Donnie Yen (que l’on ne présente plus ici depuis Blade 2), Simon Yam, un habitué des films de Johnnie To (The Mission, Breaking News) et Jacky Wu Jing (Legend of Zu), étoile montante dans la catégorie « successeur de Jet Li ». L’histoire tourne autour d’une intrigue policière mêlant habillement triades (Samo Hung dans la peau d’un seigneur du crime qui en impose), témoin unique dont la vie est menacée et flics décidés à aller jusqu’au bout pour faire tomber les mafieux. Les combats, réglés par Donnie Yen, sont non seulement d’une brutalité inouïe (tout y passe, même les confrontations sanglantes à l’arme blanche) mais aussi et surtout, originaux et authentiques (volonté de la part de Yen de ne pas faire appel aux câbles et aux effets numériques) : on aurait ainsi un film à la saveur à la fois old school et novateur."

Dans le titre chaque syllabe désigne une étoile représentant le bien ou le mal en fonction de sa position dans le paradis. Ces trois étoiles signifient mort, élimination, cupidité. La symbolique du titre est reprise tout au long du film : la mort rôde dans les souvenirs amers du flic Chan, elle frappe dans l'assassinat de témoins qui lui auraient permis de coincer le cupide gangster Po ; la mort attend dans la blessure que Chan porte à la tête. Il est en passe d'être remplacé, mais continue de se venger avec son équipe, comme une bande de voyous, sur les sbires du gangster (Elimination). Chan passe du côté noir de la force ; son remplaçant, Ma (Donnie Yen), n'approuve pas mais se trouve pris dans cette spirale de mort.
La narration est curieuse, presque hypnotique, faite par endroits de scènes énigmatiques, répétées en flash back, et la fin est plus que surprenante... Fin d'ailleurs expliquée dans la description américaine du film par Wikipédia.
Mais d'abord, louez ou achetez "Sha Po Lang", vous y découvrirez une rencontre improbable et réussie entre un polar cruel, amer et un film d'arts martiaux (réduits à quelques scènes mais d'une efficacité redoutable).

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