15.11.08

Hommage à Alfred Shaheen




En matière textile de chemise hawaïenne, Alfred Shaheen a été un des artisans les plus doués ; il avait également contribué à magnifier la femme des îles du Pacifique dont les toilettes vintage sont encore très recherchées. Je vous invite à visiter le site (cliquer sur le titre de cette notule) qui rend hommage à son travail, à l'industrie textile qu'il a construite et à l'immense production qu'il a laissée (son influence sur la mode); dont les pièces se négocient par les collectionneurs sur ebay, parfois, à des prix mirobolants.








Les chemises bicolores à fleurs que vous voyez pendre par dizaines sur les portants des boutiques de plage sont le plus souvent de falotes imitations des véritables chemises hawaïennes ; chemises dont les premiers modèles s'ouvraient comme des polos, jusqu'au milieu de la poitrine, puisaient dans le kimono japonais leurs motifs floraux (parfois galonnés sur les manches ou en bas du vêtement) et leurs formes, notamment la manche évasée et coupée après le coude, qu'on peut voir ci-dessous sur cette photo de Martin Denny et de son combo.


Jusqu'aux années 60 elles sont imprimées, voire peintes à la main, sur des toiles de coton rugueux (barkcloth), sur de la soie (héritage du kimono) ; puis dans les années 70 et 80, elles prolifèrent sur des textiles synthétiques (rayonne, polyester) qui, s'ils restent relativement désagréables à porter, permettent une meilleure maîtrise des nuances chromatiques et des dégradés, d'où de très beaux motifs.

Les chemises masculines sont coupées selon un patron typique, avec col ouvert et d'une seule pièce,



elles portent une poche passepoilée (réduite à une fente, la poche flottant sous la chemise et non cousue au dessus comme aujourd'hui) :


et sont finies par des boutons de nacre, de métal ouvragé ou en bois de noix de coco :




Les plus classiques ont des motifs floraux multicolores, réalistes ou stylisés, aux tonalités très contrastées, resplendissantes d'anthuriums oranges, d'hibiscus rouges et de bougainvillées fuschia ; mais on y trouve aussi palmes et cocotiers, plages, scènes sous-marines et coquillages, imagerie de tiki totems, chemises inspirées de motifs asiatiques (dragons, échassiers...), fauvistes, ou africains à ouverture en v sans encolure de type Dakini. Dans les années 60/70, l'âge d'or de la chemise hawaïenne, l'inventivité des créateurs n'avait aucune limite : formes stylisées, psychédéliques, géométriques, hybridées avec les rituelles fleurs, dans une infinie variété d'imprimés et de motifs.

4 commentaires:

virani a dit…

superbe article. Merci.

Martian Shaker a dit…

Merci à toi Virani, amateur de Tiki culture si je me souviens bien de quelques photos de beachcomber !

Anonyme a dit…

essai

sonia sentic a dit…

les chemises : classe !