Plusieurs mois après l'irréaliste Loftcube, voici un concept peut-être tout aussi irréaliste, mais extrêmement séduisant et élégant dans sa réalisation.
"Intrigués par l'affirmation provocatrice de Salvador Dali sur l'architecture du futur, les clients, un jeune couple de journalistes d'architecture, avaient commandé à Eisaku Ushida et Kathrin Findlay une maison "douce et poilue".
J'avoue avoir moi-même été intrigué par ce nom, d'abord parce qu'il véhicule l'idée originale d'une maison qui échappe enfin au règne minéral (verre, pierre, béton) ou végétal (tendance Robin des bois, maison dans les arbres, écolo et tout le toutim actuel). Une maison animale donc, comme la peau, le système pileux, pas une de ces maisons "intelligentes" de l'idéal domotique. Une maison vivante, incarnée dans les stéréotypes du masculin (les poils) et du féminin (la douceur).
Dans le site d'Ushida & Findlay, la maison est décrite comme "couverte d'un tapis d'herbes sauvages semblables à celles des terrains vagues environnants. Enroulée autour de son patio, elle a été pensée comme une incarnation du couple : le corps de l'homme et celui de la femme lovés autour de celui de l'enfant représenté par la forme utérine de la salle de bains. La maison, paysage où s'entremêlent le familier et l'étrangeté, a été entièrement programmée à partir de ses implications psychanalytiques. ...
Pour Ushida & Findlay, ce projet était l'occasion de projeter, dans l'architecture, une pensée surréaliste. Alors que le minimalisme, tendance architecturale dominante au Japon, cherche à "dématérialiser le réel", ils ont tenté ici, à la manière de Dali, de "matérialiser le rêve", de construire une "réalité" mêlant dans un même espace des éléments internes et externes à l'architecture."
Belle explication, mais le caractère "doux et poilu" qui fait le charme conceptuel de cette maison ne saute pas vraiment aux yeux.
27.12.07
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