Tirant le fil des associations d'idées à partir de l'ikebana et de la recherche d'une beauté "naturelle", mes souvenirs me ramènent à une exposition qui a eu lieu en Avignon sur le thème de la Beauté, en 2000.
Je reprends ici quelques photos assez spectaculaires d'éléments naturels (que l'on dirait ouvragés par la main de l'artiste) et quelques lignes du joli guide illustré de cette exposition, dans le chapitre "La nature à l'oeuvre", rédigé par Denis Picard.
Rose de bois, rosas de palo, Guatemala, bois dur 10X15 cm, Paris.
Gogotte, grès de Fontainebleau, Maintenon, h : 61 cm.
Glyptoxanthus angolensis (Brito Capello 1866) 6X8X2 cm, Congo.
"La nature est merveilleusement belle, dans l'infiniment grand que seul notre esprit peut appréhender comme dans l'infiniment petit que nos yeux seuls - jusqu'à des temps récents - ne pouvaient voir. Elle ne le sait pas, la nature, c'est sa manière d'être, "naturelle". C'est évident, sa beauté ne tient qu'à notre regard. Sans nous, les hommes, avec notre sentiment de l'esthétique, elle est, et puis c'est tout. avec nous, elle devient belle. En quelque sorte c'est une grâce qu'elle nous a fait de participer un peu de sa création en lui délivrant cette valeur ajoutée qu'est la beauté. Une grâce dont nous la payons bien mal en retour, nous qui la saccageons allègrement, aveuglément, cyniquement. (...)
Ce qui diffère de ce que nous voyons habituellement, ce qui nous ravit par quelque étrangeté, rejoint souvent pour cela notre appétit de beauté. Ces princes de la Renaissance qui pourtant avaient encore, eux, la chance de pouvoir contempler une nature quasi édenique, vierge d'autoroutes et de lignes haute tension, inconscients de ce bonheur, accumulaient dans leur cabinet de curiosités, ces coquillages aux troubles béances rosées, ces coraux aux efflorescences écarlates, ces dents de narval rebaptisées "cornes de licorne", que le commerce avec des terres lointaines, parées par leur éloignement même de tous les attraits, leur apportait, souvent à prix d'or."
Agate paysage, Denio, Nevada, 4X6,4 cm.
16.9.07
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4 commentaires:
Très beau paysage d'agate. On dirait une peinture romantique chinoise des Song du sud.
Surprenant de réalisme, n'est-ce pas ?
Je ne sais pas si "réalisme" est le mot puisque la pierre est davantage "rêvée" qu'impressionnée. J'ai pensé au début aux Song, mais je crois que David Caspar Friedrich aurait aimé un tel paysage. La Basse Saxe en plein Nevada. Vraiment splendide.
Très juste, j'aime beaucoup cette image d'une pierre "rêvée", ou d'un paysage rêvé. Elle entre en résonance avec l'atmosphère puissamment onirique du dernier roman d'Antoine Volodine (Songes de Mevlido), que je viens de terminer, et conseille à tous ceux que la noirceur de mondes post-apocalyptiques et mutants ne fait pas peur. Je ne connais pas David Caspar Friedrich ; je vais donc rechercher de ce côté.
A bientôt
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