28.5.08
LOVE, PEACE & TRANCE
Cela faisait quelques années que je n'avais pas remis les oreilles sur ce CD, produit par Haruomi Hosono, en 1995 et devenu, comme tant d'autres, quasiment introuvable. Le pape de l'ambient asiate est derrière les manettes, au devant les voix précieuses de Mimori Yusa, Miyako Koda et Mishio Ogawa. Bien que la pochette, avec son kaléidoscope psychédélique et ses midinettes en tenue indienne, ait de quoi laisser sceptique, elle représente assez bien deux des influences majeures chez Hosono, qui infusent largement dans ce disque. La première (la plus ancienne - avec Cochin Moon, Tropical dandy - préexistante à l'époque YMO) est une fascination pour les ambiances exotiques, héritées de Martin Denny. Après le maître américain qui réinventait une improbable musique des îles du Pacifique, Hosono s'est intéressé à l'écoute occidentale des stéréotypes folkloriques de son pays - en les retravaillant à l'aide de synthétiseurs (The Tale of Genji) ; d'où ces chansonnettes au parfum un peu kitsch, portées par un instrumentarium décalé. La seconde (plus récente) est une inspiration puisée aux sources du chamanisme indien et de ses vertus médicinales ou hallucinatoires, qui marque son retour sur la scène ethno-ambient avec Medicine Compilation from the Quiet Lodge. Ici, les morceaux sont souvent développés en choeur. Individuellement ce sont des mélismes intimistes accompagnant une cithare, de graciles enluminures sur des carillons cristallins. Yasuaki Terada oriente ses relectures vers un format techno-pop, Mammal Mamma (admirablement séquencé) et Dawn sont les plus réussis dans ce genre. Kim Cascone, dans un style proche de sa période Heavenly Music Corporation, ajoute aux mélopées fantomatiques une légère pulsation (Solaris). Souffles ténus, invocations et drones ; c'est peut-être là, dans ces zones fusionnelles transcendant les emprunts indiens pour brasser des échantillons d'origines ethniques diverses, qu'Hosono fait son miel et donne son unité à l'ensemble.
Yeelen (HH)
Dreamtime Lovers (HH)
Solaris (dip in the pool)
Mammal Mama (HH)
Kokoro Da (Killing Time)
Dawn (d.i.p.)
Whispers in the Dark (Thomas Newman)
Hasu Kriya -single mix (Moro Fukuzawa)
Hush - A Mandala Ni Pàli (Moro Fukuzawa)
Aina (HH)
They are Mimori Yusa ("Love"), Miyako Koda ("Peace"), and Mishio Ogawa ("Trance"). Hosono gets to be the "&", I kid you not. Tracks 3-5 were mixed by Kim Cascone of Heavenly Music Corporation (who pointed out to me when I left his name off this page, no slight intended, good work). Kay (Something Wonderful) Nakayama does additional production on several tracks. First rate production and material. Cover art by Yokoo. If you want something hyper look elsewhere (NDE). Very relaxing but not boring.
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Electronique / Experimental
25.5.08
Luke Vibert - Receiver
Ce n'est pas que le morceau soit musicalement génial, et il y a d'autres pièces bien plus appréciables de Luke Vibert, alias Wagon Christ ; mais bon... Receiver est le seul titre du CD Musipal qui nous soit proposé en version vidéo et cette poursuite dans un univers machinique sci-fi, un peu loufoque un peu inquiétant, est une vraie réussite.
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Electronique / Experimental
22.5.08
Dispositif de publicité
Toujours chez Tchoum, dans l'inénarrable ouvrage intitulé "Brevets d'invention tout à fait insolites", on trouve p. 21 cette invention de Robert Oropéi Martino, enregistrée en 1960, qui "consiste essentiellement à faire porter de la publicité par les poissons d'un aquarium et elle vise en outre à titre d'articles publicitaires les poissons pourvus de corselets ou équivalents susceptibles de comporter une telle publicité."
Cette invention me laisse à la fois amusé et terrifié. Amusé parce qu'elle est passablement improbable et surréaliste. Terrifié si je tente de me projeter dans un monde où le règne du vivant tout entier serait susceptible de devenir un support publicitaire. Un bon auteur de SF contemporain (prenez Robert Reed) ferait une merveille à partir d'une telle trame. 2027, les 18 derniers ours de la Terre sont des stars affublées de publicités pour des organismes écologiques ; les caméras, qui les suivent à la trace, alimentent une saga animalière en forme de feuilleton de télé-réalité, dopé par les paris sur la durée de survie des protagonistes. Terrifiant, non ?
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Atypique / Peculiar
18.5.08
EQUIPMENT - Selection from the Ambient Works of NEWSIC
Newsic est une collection produite au Japon par Spiral et le Wacoal Art Center. Plusieurs disques ont été édités dans les années 90, afin de faire connaître le travail de musiciens avant-gardistes, mais Newsic n'a jamais été distribué dans les circuits grand public en France. La compilation "Equipment" (achetée à l'époque auprès de l'association Crystal), est plutôt inouïe dans nos contrées et vaut le détour. Elle permet de découvrir les jolies structures musicales cellulaires pour flûtes, basse, piano et instruments à maillets de Motohiko Hamase (influencé par Steve Reich et John Adams) ; les plages environnementales de Yoshio Ojima, destinées à s'inscrire dans un ensemble sonore domestique ; la musique répétitive de Yoshiaki Ochi, pour percussions, choeurs et battements d'eau ; Mich Live, formé par Mitsuru Sawamura (saxophone alto) et Reiko Sato (piano), est basé sur d'amples échanges entre le duo, parsemés de marimba et de guitare ; enfin deux morceaux de Satsuki Shibano, pianiste de formation, qui interprète des compositions pour instruments-jouets de Pascal Comelade, en y adjoignant quelques ambiances bruitistes sophistiquées et des textes dadaïstes en français.
Texte inspiré de Nouvel Age au Soleil Levant, de Bruno Heuzé, dans la revue Crystal Infos, Automne 1993.
1 Motohiko Hamase - Pascal (7:45)
2 Yoshio Ojima - Glass Chattering (5:54)
3 Satsuki Shibano - Rayures Venitiennes (3:26)
4 Mich Live - Safety Room (4:22)
5 Yoshiaki Ochi - Woods From The Sea (3:45)
6 Motohiko Hamase - Notes Of Forestry (6:13)
7 Yoshio Ojima - Evocations 2 (7:10)
8 Mich Live - Once (7:01)
9 Satsuki Shibano - Distant Piano (3:38)
10 Yoshio Ojima - Sealed (5:50)
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Electronique / Experimental
17.5.08
H. Harrison et J. Burns - Planète Story
Encore une merveille de récit SF illustré, trouvée pour une bouchée de pain chez un bouquiniste. Planète Story, traduit de l'américain en 1979, a été publié chez Denoël en un beau livre plein d'images fantastiques, de vaisseaux, de monstres, d'humains coriaces et de sensuelles aventurières aux justaucorps trop étroits. Le format carré et l'hyper-réalisme du dessin, pourléché à l'aérographe, explosent le cadre et le rendu chromatique médiocre de mon scanner.
Le ton est à la fois sérieux et coquin, au second degré (comme on le voit rarement en SF - sauf chez Philip José Farmer). L'ensemble respire à plein nez cet esprit libertaire des seventies, mélange d'humour, de notations sexuelles et de délire graphique. Car les illustrations de Jim Burns, somptueuses, valent à elles seules les quelques euros de cette épopée jubilatoire sur la planète Strabisme.
Un avant goût avec un extrait des premières pages.
On trouvera une bio assez complète de Harry Harrison sur le site Imaginales.
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Graphisme / Artwork,
Littérature
15.5.08
Condom Song - Telugu
En un pays qui compte plus d'un milliard d'habitants, dont la natalité reste plus importante qu'en Chine (la population indienne augmente d'environ 19 millions d'habitants par an, conséquence d'un taux global de fécondité de 2,7 enfants par femme - contre 1,7 pour la Chine - dixit Wikipédia), à quoi peut ressembler une campagne d'information sur le préservatif ?
A un message visuel simple, symbolique et pédagogique, compte tenu de niveaux d'instruction très inégaux ; un message qui peut paraître naïf, mais qui au final, avec sa musique et sa mise en scène assez drôles, n'en est pas moins efficace.
A un message visuel simple, symbolique et pédagogique, compte tenu de niveaux d'instruction très inégaux ; un message qui peut paraître naïf, mais qui au final, avec sa musique et sa mise en scène assez drôles, n'en est pas moins efficace.
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Atypique / Peculiar
5.5.08
Beaumont Hannant - Texturology
Après un premier album qui alternait de belles plages ambient et des titres plus durs, quasi-industriels, l'électronicien anglais au patronyme de Louisiane a atteint avec Texturology sa plus belle belle maturité d'expression. Des mélodies riches et plus affirmées, d'étonnantes inventions de rythmes, des développements harmoniques de toute beauté. Il y a un souffle quasi symphonique qui s'exhale ici, qui écharpe les froides sonorités des machines et fait de ce disque un monument mésestimé d'electronica. Teqtonik, rapide et acéré, reste très proche du travail d'un Aphex Twin. Pour ma part j’ai un faible pour Shades of Haze, une progression lancinante au violon ; et pour Vague, où l'ami Beaumont Hannant maîtrise pleinement son art de la sculpture électronique. Texturology est un album d’une élégance sombre et envoûtante, qui surprend par son esprit classique et son sens de la composition.
C'était en 1994, sur le label GPR. Trois ans, quelques disques et remix plus tard, il disparaissait de la scène electronica, laissant une production courte et inspirée.
Tracks
1 Teqtonik
2 Vague
3 Shades of Haze
4 Crouton
5 Mind Colours
6 A Summer Spent
7 Oblique
8 Woven Textures
9 Morphous
10 Latur
Beaumont Hannant is a musician, producer and DJ from York, England. His music and contributions extend to ambient techno, IDM, hip hop and indie rock. Hannant has received positive critical reviews and was named one of "The Faces of '94" by music magazine Select.
Thirteen years after its release, this and the contemporary, comparable "limited" issue still sound like the future, the past and the present. Picking elements that work in various musical subgenres while ditching their dodgy parts, Hannant blends the leftovers into a combination that, in theory, has limited chances of success. Nonetheless, "trance" melodies, "electro" programming, "industrial" percussions, "ambient" soundscapes all mix and create something else, uncategorisable, that must have confused music reviewers of the mid-nineties who had to make up new terms to define this kind of things.
IDM it became, then, and the name does not do the music justice too well: Music, yes; Dance, not necessarily, as it at least as suitable for armchair listening; Intelligent, well, it is not of the brainless kind and does tend to leave the mind wander about freely, that is for sure, but to call it intelligent seems quite pompous and gives the composer pretentions they might not have had. The even vaguer 'electronica' is perhaps more appropriate.
Anyway, the content mostly oscillates between dreamy, hypnotic and eerie with a clever rhythmic drive and, one can imagine, would be an ideal soundtrack for night driving or, more poetically, sleepwalking. The production is enormous and the attention to detail that permeates throughout Beaumont Hannant's work is certainly here at its peak.
One of those relatively unknown albums that would deserve a recurrent mention in the "which records would you take on a desert island" polls.
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