30.7.06

Iparmüveszeti Muzeum


Une vue de la verrière du Musée des arts Décoratifs à Budapest.

28.7.06

Pascin

La mélancolique, 1909.

Hilda, 1927.

Couple insolite dans une salle d'attente, 1907-1908.

J'aimerais recommander à tous les amateurs d'art et de l'Ecole de Paris le beau petit livre de Stephan Lévy-Kuentz sur Jules Pascin (1885/1930), artiste méconnu, doté d'un extraordinaire coup de crayon, mais peintre aussi, de la satire sociale, du désir et de la chair, du monde des prostituées qu'il fréquente assidûment dans les années 20. Pascin oscille sans cesse entre la virtuosité, la séduction, le paraître, un équilibre auquel il aspire désespérément et sa nature anxieuse, tourmentée, insatisfaite, en proie au doute permanent sinon au désespoir. C'est sous l'angle d'une approche à la fois biographique et poétique du tourment que Lévy-Kuentz a choisi d'axer son essai. C'est une réussite, Pascin vit sous nos yeux son entrée dans la cour des peintres parisiens du début du XXème siècle. Voici le premier paragraphe de l'essai, la figure altière de Pascin débarque à la Gare de l'Est et c'est déjà un poème :
Stephan Lévy-Kuentz, Pascin et le tourment, Les Essais, Editions La Différence, 2001, 114 pp. ; accessible ici

23.7.06

Uzect Plaush - More Beautiful Human Life !


C'est sous cet anagramme que l'on peut écouter une expérimentation parallèle du musicien australien Paul Schütze, explorateur de tribalismes urbains et de jungles futuristes, cadastrant par grandes plages les innombrables fourmillements de la ville. Cette fresque vivante et communicative est une de ses plus belles pièces.
Sans être toujours plus "accessible" que son travail sous son nom, "More Beautiful Human Life !" est en tout cas plus ludique, construit comme une superposition progressive de timbres, de percussions, d'échantillons de gamelans re-traités, de bruits synthétiques qui s’entraînent et s’enrichissent mutuellement, se répondent, dans une sorte d’accrétion cyclique. Auto Radia ou Wetzone Rapture forment des boules scintillantes de mille sons, dévalant vers l’inéluctable.
Quelques uns des titres rappellent la spiritualité de The rapture of Metals. D’autres sont agrémentés de fraîches bulles sonores et de fulgurances ralenties, dans un kaléidoscope d’images tournoyantes, exprimant la densité d’un trafic, les flux de la ville. C’est un film onirique, où la beauté apparente des images masque une angoisse latente, qui donne le vertige ; un peu comme ces rêves dont on sort brusquement, stupéfié, avec l’impression d’avoir fait une chute immense et fatale.

"With More Beautiful Human Life!, Apollo Records releases the first album by UZECT PLAUSH, pseudo of long-time electronic music pioneer PAUL SCHUTZE. Born in Australia but currently living in London, Schütze started in music as an improvising percussionist and synthesist. He studied Indian drumming and was the founder of Melbourne-based seminal eighties improvising group LAUGHING HANDS, with whom he recorded several albums.
After a break in performing during which he worked as a DJ, he was approached to write music for a feature film. Since then he has scored over twenty films, worked as a sound designer, co-curated the multi-media installation Deus Ex Machina and released five solo albums. More Beautiful Human Life! is his sixth release and the first under the banner Uzect Plaush, which designates a new and seperate stream of work.
The strongest influence on Schütze's work is definitely Can, closely followed by Brian Eno, Jon Hassell, Arab an Indian music, Nina Rota and Miles Davis. But good techno or jazz moves him as much as raga or the sound of a helicopter. Driven by rhythm and timbre, his music breathes its own particular internal logic.
Schütze's music is marked by a sense of simultaneous complexity and stasis; it's an infinite snapshot in a wider and undisclosed story. "I don't quite trust music which doesn't hold or compress time for the listener.", he says. "I really hate most 19th century romantic narrative music, the tradition which is still the backbone of virtually all film scores and even pop music over a century later." Painting cinematic images for the mind, Schütze's broad strokes of nimble space tones and arcane percussions constitute something which can best be described as futurist ballet and anti-chamber music - if it can be described at all."

22.7.06

Boleslas Biegas





Le poète symboliste belge, Émile Verhaeren, a écrit dans une lettre à Biegas : «Vous contemplez le monde avec naïveté et profondeur... vos œuvres plastiques sont des poèmes... Voilà pourquoi je vous aime, surtout dans votre lutte avec la réalité profonde et frissonnante que vous douez d'une intensité telle que l'âme humaine y apparaît comme chez les vrais maîtres. »

J'ai pour ma part une grande admiration pour Biegas, dont l'univers, fortement onirique, convoque des figures majestueuses au symbolisme très ancien. Ces châteaux scintillants formés de grands chevaliers aux couleurs de jeux de cartes, châteaux de cartes ?. Ces peupliers élancés dans une nuit piquetée de mystère ; ces têtes qui apparaissent sur les murailles, comme les chandeliers vivants dans l'oeuvre de Cocteau "La Belle et la Bête". La chair, le fer et la pierre ne font qu'un, trinité inquiétante de démons ? Biegas nous dévoile une face primitive et mystique de la psyché humaine.

"Boleslas Biegas (1877-1954) était un artiste polonais installé en France durant la première moitité du XXème siècle. Il fut aussi sculpteur, peintre et auteur dramatique. Salué par Aleksander Swietochowski comme un nouveau Giotto (comme lui il fut berger), il accomplit des études grâce à la générosité de ses mécènes, mais son individualisme d'avant-garde provoqua son renvoi de l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie. Lié d'abord avec la Sécession viennoise, il s'installa en 1902 à Paris où il vécut jusqu'à sa mort en 1954. Son primitivisme et son géométrisme annoncent le cubisme et le surréalisme, mais ses meilleurs œuvres appartiennent au symbolisme."
Extrait d'un colloque donné par Krzysztof Jezewski à la Bibliothéque polonaise de Paris, le 25 octobre 1999

13.7.06

Young Holt Unlimited - Oh Girl



Une petite merveille de funk organique, tardive dans la carrière de ces deux briscards d'un jazz swingant et groovy, qui connurent leur apogée avec des titres tels que Wack-Wack, ou leur interprétation de Soulful Strut au début des années 60. Eldee Young (bassiste) et Isaac Redd Holt (batteur) rejoignent à cette époque la section rythmique de Ramsey Lewis puis reforment un groupe sous le nom de Young & Holt Unlimited. Ils ont élaboré en duo/trio une belle pulsation rythmique, que l'on retrouve intacte dans ce LP, paru en 1973. Oh Girl se démarque par un son funk électrique, même si quelques ballades lorgnent vers une sorte de Rythm'n Jazz un peu loungy, mais... chez Martian Shaker, on aime beaucoup ça. Young & Holt se sont adjoint pour cet enregistrement les services de Ken Chaney au piano et piano électrique, Marcus Curry à la guitare électrique et Ralph Mac Donald aux congas et percussions ; coloration latine qui se retrouve dans le courant funk des seventies.
Eumir Deodato fait les arrangements de cordes, ce qui ne gâche rien, car les jeux de basse à 8 cordes, basse et guitare électriques apparaissent comme un canevas d'énergies et de vibrations dansantes. J'avoue préférer deux titres, le premier ("Yes we can" d'Allen Toussaint) et le dernier ("Bumpin' on young street" de Bobby Lyle), deux titres où ce dernier remplace Ken Chaney.
Nota : Le rip de chaque face est d'un seul tenant.

Face A :
1. Yes We Can Can
2. Oh Girl
3. Can't Get Enough of You
4. Hi-Fly
5. Where Is the Love?

Rip acess-both sides-2 files

Face B :
6. Rubber Lips
7. Such a Beautiful Feeling
8. Food Stamps
9. I'm Still Here
10. Bumpin' on Young Street

A 'rare groove' classic! Bassist Eldee Young and drummer Isaac 'Red' Holt spent the 1960's as Ramsey Lewis' rhythm section. By the time they recorded this soul-jazz/instrumental groove classic in 1972 (produced by Michael Cuscuna, also known for his work on the Art Ensemble's Bap-Tizum LP), Young & Holt were solid stoned groove monsters -- similar to Curtis Mayfield's early '70s material. Plenty of samples have been lifted from this album featuring percussionist Ralph McDonald and keyboardists Richard Tee & Bobby Lyle.

7.7.06

Eastern Europe Groovz


Face A :

01 : Fritz Pauer trio / Red Roof
02 : Jazz Celula / Probuzeni
03 : Aura Urziceanu / Surpriza
04 : Novy Singers / Dancing Nuts
05 : Manfred Ludwig Sextett / Zwielicht
06 : Orchester Klaus Lenz / Zottos
07 : Marta Szirmai / Bagira
08 : Manfred Ludwig Sextett / Gral

Face B :

01 : Aura Urziceanu / Ciocanitoarea
02 : Michael Fritzen Quartet / Rien
03 : Gustav Brom / Bounty
04 : Krystyna Pronko / Oto Przyczyna
05 : Garay Ensemble / Dried Up From The Lake
06 : Modern Jazz Big Band 65 / Kleine lied für Eric

6.7.06

Georges Grosz - Collages

Good Citizens, 1928.

Love at First Sight, circa 1957

Cookery class, 1958

Dadaïstes et surréalistes ont très tôt trouvé dans l'art du collage un potentiel de détournement du sens ; c'est que le XXème siècle voit se développer les techniques de reproduction industrielle de l'image, le passage du noir & blanc à la quadrichromie. Du coup journaux, illustrés, affiches de réclame et mass media offrent une matière iconique inédite à des artistes tels que Raoul Haussman, Max Ernst, Hannah Höch, Johan Heartfield.
Voici quelques pièces de l'artiste allemand Georges Grosz, exilé aux Etats-Unis dans les années 50. Ces montages seront parmi ses dernières créations car Grosz décèdera peu après. On y trouve toutes les modalités de son approche poétique et suvbservive, entre humour, manifeste polémique et désespoir. Humour dans l'inversion des parties de corps masculins et féminins - le retournement des yeux dans le bien nommé "Love at first sight" ; grotesque fascination pour la chair et la viande, en pâture dans un sage cours de cuisine pour futures ménagères ; ou encore la poésie du vide de ces "bons citoyens", vacuité des corps, qui semble symboliser le nihilisme d'un Nietszche ou plus simplement Magritte ou plus légèrement encore - dans la culture et le cinéma populaire de l'époque - le mythe de l'homme invisible.

Georges Grosz, Collagen - Collages, Galerie fred Jahn, München, 66 pp., 2005.

5.7.06

François de Roubaix - L'homme-orchestre B.O. / O.S.T.


"Récement réédité dans la très bonne collection Universal "Écouter le cinéma" sous les bons auspices de Stéphane Lerouge, voici le chef d'oeuvre pop de de François De Roubaix. L'album de tous les excès où l'on peut entendre les De Funès père et fils chanter avec bonheur (Les poupons totalement imparable, Ballet du rêve, Yacht façon Screeming Jay Hawkins). Entre jazz, pop et symphonie psychédélique, De Roubaix convie tous les instruments (Flûtes, cuivres, cordes, orgues, guitares, moog) à des bachanales musicales sans limites. Et ça groove sévère quand la batterie la basse et l'orgue s'élancent sur des morceaux comme Répétition, Audition et Piti piti pas. Les choeurs féminins sont décalés et tout simplement délicieux. Un des disques les plus jouissifs et les plus résolument pop de François De Roubaix. L'édition originale en vinyl étant extrêmement rare (100 exemplaires dans le monde) on ne remerciera jamais assez Stéphane Lerouge pour cette réédition essentielle qui dévoile un peu plus l'oeuvre sublime et de François de Roubaix."
Source Le Chiffre / Scopia.
On ne saurait mieux dire que nos amis de Scopia, c'est pourquoi je me permets de citer leur chronique.

This post deals with François de Roubaix, one of the most inventive french soundtrack composer. With his amazing juxtapositions of acoustic and electronic sounds, he has defined the modern sound of the 70’s.

2.7.06

The Crunch mixed by the 45 Midgets



C'est édité chez Fat City Recordings, c'est 4 longues plages déferlantes de mélodies vintage et de grooves effrénés, collés avec ou sans transition à des bribes de hip hop, des ballades R'n B, du funk sixties, de la soul qui nous évoque de vagues souvenirs et des kitscheries dont on a perdu le nom depuis longtemps ; mais il faut simplement retenir celui de ces 2 DJ experts du mix (Christian McBride et DJ Ilson), collectionneurs de 45 tours de solderies, dont ils enchaînent des cuts de 10 à 20 secondes dans une tapisserie rétrojouissante.

Described as the Scouse 'Brainfreeze', Liverpool's 45 Midgets (Fat City Recordings' 45 Kings compiler Christian McBride and DJ Ilson) are the crew behind this cut up of '60s and '70s funk and soul 45s by "the world's smallest DJs". Residents at one of Liverpool’s longest running hip hop clubs, 'No Fakin', the pair pull together a broad range of vintage cuts, from Solomon Burke snd Jo Ann Garrett to obscure such as The Mugs, The Honour Society, Gene Boyd, Robert Potts, Junkyard Band and better known stuff like Ruby Andrews, Madeline Bell, Something Real and Jimmy Gray Hall's anthemic jazz track ‘Be That Way'.